Spotify gagne de l'argent au T3 2023 avec 226 millions d'abonnés payants

Spotify a surpris la bourse et les analystes avec ses derniers résultats financiers pour le compte du troisième trimestre fiscal 2023. C'est simple, le géant suédois a dépassé les attentes, tant au niveau du chiffre d'affaires que du résultat net, alors que la plateforme de streaming musical vise à améliorer sa rentabilité en réduisant ses investissements dans le podcasting et en augmentant ses prix. Le patron, Daniel Ek, en a profité pour tacler Apple, encore une fois.

Spotify est dans le vert

Spotify a annoncé des résultats impressionnants pour le troisième trimestre fiscal, dépassant les prévisions avec un bénéfice net de 65 millions d'euros, un résultat remarquable comparé à la perte attendue et à la perte de 166 millions d'euros de l'année précédente. Il s'agit du premier bénéfice de l'entreprise depuis plus d'un an, grâce aux récentes augmentations de prix et à la réduction des dépenses opérationnelles. La société a enregistré une marge brute de 26,4 % et une croissance du chiffre d'affaires de 11 % par rapport à l'année précédente, atteignant 3,36 milliards d'euros.

En dépit de ces bons résultats, le revenu moyen par utilisateur premium a baissé en raison des remises et de la baisse des prix sur les marchés émergents. Cependant, la base d'utilisateurs de Spotify a augmenté de manière significative avec 574 millions d'utilisateurs actifs mensuels, soit une hausse de 26 % par rapport à l'année précédente. Le nombre d'abonnés Premium a également augmenté de 16 %, atteignant 226 millions.

Le flux de trésorerie disponible, un autre indicateur clé pour les investisseurs, a augmenté à la fois sur une base annuelle et trimestrielle, atteignant 216 millions d'euros, contre 9 millions d'euros au trimestre précédent et 35 millions d'euros à la même période de l'année précédente.

Spotify s'en prend à Apple

Le PDG de Spotify, Daniel Ek, s'en prend une nouvelle fois à Apple, affirmant qu'il n'aurait pas pu créer la plateforme de streaming musical aujourd'hui en raison de la mainmise du géant de Cupertino (Californie) sur le secteur de la technologie.

Dans un article publié dans le MailOnline, Ek a critiqué Apple et d'autres grandes entreprises technologiques, dont Google et Amazon, pour la manière dont ils traitent les développeurs et leurs concurrents de facto.

Aujourd'hui, Apple et Google ne sont pas seulement des acteurs, ils sont les faiseurs de règles et les gardiens de l'internet mobile, contrôlant la manière dont plus de 5 milliards de consommateurs mondiaux interagissent en ligne.

Le patron de Spotify entend faire pression en faveur du projet de loi sur les marchés numériques, la concurrence et les consommateurs (Digital Markets, Competition and Consumers Bill, DMCC), qui est actuellement examiné par le parlement britannique. L'équivalent du DMA européen.

Ce projet de loi permettrait à l'autorité britannique chargée de la concurrence et des marchés (CMA) d'établir de nouvelles règles strictes sur le comportement des grandes entreprises technologiques. Il s'attaquerait à des problèmes tels que les fausses critiques et les abonnements difficiles à rompre. En cas d'infraction, les entreprises se verraient taxer de 10 % du chiffre d'affaires global. Dans le cas d'Apple, cela représenterait une amende de plus de 39 milliards de dollars, sur la base des bénéfices de 2022.

Pour Daniel Ek, se lancer aujourd'hui est impossible :

L'environnement mobile actuel est très éloigné du terrain de jeu plus ouvert et plus équitable qui existait lorsque j'ai commencé à créer des entreprises.

Cela m'amène également à me demander s'il serait possible de lancer une entreprise comme Spotify aujourd'hui. À mon avis, non.

La principale source d'irritation n'est autre que la commission de 30 % que l'entreprise facture à la plupart des développeurs, dont Spotify, pour les ventes d'applications, les achats in-app et le paiement d'un abonnement. Google facture également 30 % à certains développeurs sur sa propre boutique d'applications. Mais les tarifs sont dégressifs la deuxième année (15 %) et Apple a même concédé directement 15 % à toutes les applications dites de lecture (streaming). Donc Spotify est certainement à 15 %.

Apple a déclaré qu'environ 90 % des développeurs de son magasin d'applications ne lui versaient aucune commission, tandis que les développeurs qui bénéficient du programme pour les petites entreprises du groupe et qui vendent moins d'un million de dollars de biens et services numériques paient une commission de 15 %.

Les poursuites engagées par Spotify contre Apple auprès de la Commission européenne ne sont pas encore terminées.

Télécharger l'app gratuite Spotify