Meta refuse de signer le code de conduite de l’UE sur l’IA
Alexandre Godard
- Il y a 3 heures
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À quelques semaines de l’entrée en vigueur de la nouvelle loi européenne sur l’intelligence artificielle, Meta a choisi de ne pas signer le code de conduite volontaire proposé par Bruxelles. Voici pourquoi.
L'UE fait fausse route sur la régulation de l'IA selon Meta
Meta, la maison mère de Facebook, a décidé de ne pas signer le nouveau code de conduite volontaire mis en place par l’Union européenne pour encadrer les modèles d’intelligence artificielle à usage général. Cette décision intervient à quelques semaines de l’entrée en vigueur officielle de l’AI Act européen, prévue pour le 2 août 2025.
Selon Meta, ce code pose plusieurs problèmes. L’entreprise estime qu’il introduit des incertitudes juridiques pour les développeurs d’IA et va au-delà des exigences prévues dans le texte de loi européen. Joel Kaplan, responsable des affaires publiques mondiales chez Meta, a affirmé que le texte pourrait freiner l’innovation et nuire aux entreprises, aussi bien américaines qu’européennes.

Le code de conduite proposé par l’UE est pourtant censé aider les acteurs du secteur à se préparer à la nouvelle loi. Il contient des lignes directrices sur la transparence, la documentation, la gestion des droits d’auteur (notamment l’interdiction de s’entraîner sur des contenus piratés), et la protection des données. Il reste volontaire, mais Bruxelles espérait qu’un maximum d’entreprises s’y engagent avant que les règles deviennent obligatoires.
D’autres entreprises comme OpenAI ou Microsoft ont indiqué leur volonté de participer à l’initiative. Le refus de Meta souligne donc une fracture entre les visions américaine et européenne sur la manière d’encadrer l’IA, entre innovation libre et réglementation stricte.
Ce geste de Meta risque d’alimenter les tensions déjà existantes entre les géants de la tech et les régulateurs européens. Même si le code n’a pas de valeur légale immédiate, il s’inscrit dans une stratégie plus large visant à faire de l’Europe un leader en matière de régulation de l’intelligence artificielle.