Meta recrute un quatrième expert en IA d'Apple
Nadim Lefebvre
- Il y a 22 jours
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La guerre des talents dans l'intelligence artificielle fait rage et Apple semble en faire les frais. Le géant de Cupertino vient de perdre son quatrième expert en IA en l'espace d'un mois, tous partis rejoindre les rangs de Meta. Cette hémorragie de talents pourrait compromettre les ambitions d'Apple dans un secteur où la concurrence s'intensifie.
Meta rafle les cerveaux d'Apple avec des salaires astronomiques
Bowen Zhang, spécialiste de l'IA multimodale au sein de l'équipe Apple Foundation Models (AFM), a quitté l'entreprise vendredi dernier pour rejoindre la nouvelle équipe de "superintelligence" de Meta. Il emboîte le pas à Ruoming Pang, ancien responsable de l'AFM, qui avait décroché un package de rémunération dépassant les 200 millions de dollars chez le propriétaire de Facebook.
Cette stratégie agressive de Meta porte ses fruits : Tom Gunter, Mark Lee et maintenant Zhang ont tous abandonné Apple pour des offres financières que la firme à la pomme refuse d'égaler. Face à cette concurrence déloyale, Apple se contente d'augmentations "marginales" pour retenir ses équipes, une approche qui semble insuffisante.
L'équipe AFM, composée de quelques dizaines d'ingénieurs répartis entre Cupertino et New York, constitue pourtant l'épine dorsale technologique d'Apple Intelligence. Leur départ sème le trouble dans les rangs et plusieurs autres ingénieurs multiplient actuellement les entretiens d'embauche ailleurs.

L'incertitude stratégique mine le moral des troupes
Au-delà des questions salariales, c'est l'orientation stratégique d'Apple qui inquiète ses équipes IA. La direction envisage sérieusement de délaisser ses modèles maison au profit de solutions tierces comme ChatGPT d'OpenAI ou Claude d'Anthropic, notamment pour alimenter une future version de Siri.
Cette réflexion sur l'externalisation divise en interne. Certains dirigeants considèrent que les modèles développés par l'AFM constituent un frein à la compétitivité face aux géants comme Google ou Samsung. L'approche privilégiant le traitement local des données, cohérente avec la philosophie de confidentialité d'Apple, limite mécaniquement les performances : le modèle embarqué d'Apple Intelligence ne compte que 3 milliards de paramètres, contre plus de mille milliards pour les systèmes cloud des concurrents.
Malgré les efforts de John Giannandrea et Craig Federighi pour rassurer les troupes sur l'importance du développement interne, l'incertitude persiste. Apple se retrouve dans une position délicate : maintenir sa stratégie différenciante au risque de prendre encore plus de retard, ou céder aux sirènes de l'externalisation en perdant son avantage concurrentiel historique dans la maîtrise technologique.
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