Attaque au couteau à Annecy : les enquêteurs font face à un iPhone verrouillé
- Julien Russo
- Il y a 1 an
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Jeudi dernier, le monde entier était choqué après l'attaque au couteau à Annecy contre 6 personnes, dont des enfants très jeunes. Abdalmasih H. qui a été arrêté a été mis en examen pour "tentative d'assassinat" et "rébellion avec armes". Les enquêteurs ont déjà découvert plusieurs détails intéressants sur son passé et les lieux qu'il fréquentait avant son arrivée en France. Une tonne d'informations qui permettent d'en apprendre plus sur l'individu... Mais cela reste insuffisant à cause d'une impossibilité d'accéder à l'iPhone du principal suspect.
Un iPhone verrouillé, une enquête au ralenti
Aujourd'hui, les iPhone et les smartphones sous Android ne peuvent être déverrouillés par les forces de l'ordre si l'accusé ne coopère pas en s'authentifiant via Face ID/Touch ID ou en saisissant son code. Une affaire avait fait beaucoup de bruits aux États-Unis en 2016 où le FBI ne pouvait pas accéder à l'iPhone de l'un des terroristes dans l'attaque de San Bernardino en Californie. Ces soucis pour visualiser le contenu d'un iPhone sans l'accord et la coopération de son propriétaire se produisent partout dans le monde.
C'est justement ce qui se passe en France avec l'affaire Abdalmasih H, l'homme qui a attaqué plusieurs personnes dans un parc à Annecy, la semaine dernière. Si les enquêteurs savent désormais beaucoup de détails à propos de sa vie avant son arrivée en France, les autorités françaises ont une grosse difficulté dans cette affaire... Elles n'arrivent pas à accéder à l'iPhone du principal suspect. Le problème, c'est qu'il refuse d'aider les forces de l'ordre en saisissant son code de déverrouillage.
Pourquoi est-ce important pour la police d'accéder à l'iPhone ?
En accédant au smartphone d'un suspect, l'enquête policière peut prendre une nouvelle tournure, la police pourrait trouver de nombreuses informations comme des éléments qui permettraient de reconstituer des événements, d'identifier d'éventuels complices, de connaître ses motivations et intentions, de trouver des proches avec qui il discutait régulièrement...
Malheureusement, sans la collaboration du propriétaire de l'iPhone, les policiers ne peuvent pas entrer de force dans l'iPhone. Même si les autorités françaises se rapprochaient d'Apple, l'entreprise ne pourrait rien faire, car elle-même n'a pas accès aux iPhone, c'est l'une des volontés d'Apple pour préserver la confidentialité et la sécurité des données de ses utilisateurs (même quand ils sont auteurs de crimes horribles qui choquent tout un pays).
L'une des solutions que pourrait envisager la police française, ça serait de se rapprocher de Cellebrite, une société israélienne spécialisée dans la récupération de données sur les appareils mobiles. Cette entreprise a justement aidé le FBI en 2016 pour accéder de force à l'iPhone du terroriste. Du matériel de pointe avait été fourni pour extraire et analyser les données stockées sur l'iPhone du terroriste.
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