Google attaqué par 7 médias français pour abus de position dominante
- Nadim Lefebvre
- Il y a 3 mois
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Le géant américain Google se retrouve une nouvelle fois dans le viseur de la justice, cette fois-ci en France. Sept grands groupes de presse hexagonaux ont décidé d'assigner la firme de Mountain View en justice, lui réclamant plus d'un milliard d'euros de dommages et intérêts. Ils accusent Google d'avoir abusé de sa position dominante sur le marché très lucratif de la publicité en ligne, au détriment de ses concurrents et des éditeurs de contenus.
Une coalition de poids contre les pratiques de Google
C'est une véritable levée de boucliers à laquelle fait face Google. Pas moins de sept groupes médiatiques français, représentant un total de 22 sociétés, ont uni leurs forces pour attaquer le mastodonte américain. Parmi eux, on retrouve de grands noms de la presse comme SIPA/Ouest-France, Le Figaro, Prisma Media, Les Échos-Le Parisien, mais aussi des acteurs majeurs du web comme Leboncoin (Adevinta) ou L'Équipe.
Leur grief ? Ils estiment avoir subi un préjudice important du fait des pratiques anticoncurrentielles de Google dans le secteur de la publicité en ligne. Selon eux, la firme aurait sciemment favorisé ses propres solutions publicitaires au détriment de celles de ses concurrents, captant ainsi une part disproportionnée des revenus.
L'Autorité de la concurrence avait déjà sanctionné Google
Ce n'est pas la première fois que Google se retrouve épinglé pour ses pratiques dans la publicité en ligne. En juin 2021, l'Autorité de la concurrence française avait infligé une amende de 220 millions d'euros au groupe américain, l'obligeant également à prendre des engagements pour rééquilibrer le marché.
Mais pour les médias français, cela ne suffit pas. "Google a été clairement reconnu coupable de comportements anticoncurrentiels", insiste Marc Feuillée, directeur général du Figaro. Son groupe estime avoir été "victime" de ces agissements et entend bien "obtenir réparation" devant la justice.
Des premières audiences ont déjà eu lieu début septembre au tribunal de commerce de Paris pour fixer le calendrier de cette procédure qui pourrait s'étaler sur deux à trois ans. Mais les médias français semblent déterminés à aller jusqu'au bout pour faire valoir leurs droits face à celui qu'ils considèrent comme un "ogre" de la pub en ligne.
Google n'en a sans doute pas fini avec ses démêlés judiciaires sur ce sujet. Ses pratiques publicitaires font déjà l'objet d'enquêtes et de procédures au Royaume-Uni, dans l'Union européenne et même aux États-Unis. Reste à voir si le géant américain parviendra à convaincre qu'il joue bien le jeu de la concurrence loyale. Les enjeux sont colossaux sur ce marché publicitaire en plein essor, vital pour le financement des contenus en ligne. Entre l'IA et les procès anti-trust, Google vit sûrement la période la plus chahutée de son histoire.
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