Insolite : Canon fait payer un abonnement pour utiliser sa caméra en webcam
- 👨 Nadim Lefebvre
- Il y a 6 heures
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Un modèle économique contesté
La controverse a éclaté suite au témoignage d'un photographe, Roman Zipp, propriétaire d'un Canon PowerShot G5 X Mark II acheté environ 900$. En tentant d'utiliser son appareil comme webcam, il s'est retrouvé bloqué par de nombreuses limitations dans la version gratuite du logiciel : résolution limitée à 720p, pas d'ajustement de luminosité ni de balance des blancs, etc. Pour accéder à ces fonctionnalités pourtant basiques, Canon exige un abonnement.
Zipp explique :
Le développement logiciel n'est pas gratuit et je suis prêt à payer pour des logiciels que j'utilise régulièrement. Cependant, Canon est une entreprise hardware, pas software, et ils devraient - en l'absence de standards - fournir un logiciel permettant d'utiliser leurs appareils comme prévu.
Des solutions alternatives mais un débat de fond
Certains appareils Canon plus récents permettent heureusement d'utiliser le mode UVC/UAC qui offre une connexion directe en 1080p/30fps sans logiciel ni frais supplémentaires. C'est notamment le cas des EOS R1, R5 Mark II ou R8. Pour les autres modèles, des alternatives open source comme Magic Lantern ou CHDK existent.
Mais au-delà des solutions de contournement, c'est bien le principe même qui est remis en cause. Avec des bénéfices annuels de près de 2 milliards de dollars, beaucoup estiment que Canon abuse de sa position en monétisant des fonctionnalités déjà présentes dans le hardware. Un débat qui fait écho aux discussions actuelles sur "l'économie de l'abonnement" et le droit à la propriété des produits achetés. Canon ferait mieux d'ouvrir le logiciel de ses anciens appareils pour permettre à des logiciels open-source de les exploiter. Pas sûr que les abonnements soient conséquents pour l'entreprise japonaise, surtout que cette pratique ternit beaucoup son image. Que ce soit sur les imprimantes ou les appareils photo, force est de constater que Canon n'arrive pas à générer de l'argent récurrent sans faire payer des abonnements abusifs. Peut-être que la limite acceptable pour ce genre de logiciel serait l'achat unique ? Le modèle d'abonnement n'a pas de sens dans ce cas.
Pire : Canon ne prévient pas que des logiciels payants entourent ses produits. L'acheteur d'un appareil photo peut s'attendre légitimement à pouvoir utiliser son appareil comme une webcam gratuitement, mais il n'en est rien et il faut télécharger le logiciel pour s'en rendre compte. Cerise sur le gâteau, Canon fait remplir un formulaire avec données personnelles pour le téléchargement. Rien ne va.
Dans un commentaire officiel, Canon justifie sa décision en expliquant que le logiciel, développé initialement gratuitement pendant le confinement, nécessite désormais des ressources importantes pour son développement et sa maintenance. Un argument qui peine à convaincre les utilisateurs mécontents.