Tesla accusée de manipuler ses compteurs kilométriques

Une nouvelle controverse vient secouer Tesla. Le constructeur automobile américain fait face à une action collective déposée le 7 février dernier en Californie, l'accusant de gonfler artificiellement les kilométrages de ses véhicules. Cette manipulation présumée aurait un objectif précis : faire expirer prématurément les garanties des véhicules et ainsi éviter de prendre en charge certaines réparations.

Une technique sophistiquée pour gonfler les kilométrages

Selon la plainte, Tesla utiliserait un système d'odomètre (compteur kilométrique) particulièrement sophistiqué qui ne se contenterait pas de mesurer les distances réellement parcourues. Ce système intégrerait des algorithmes prédictifs, des mesures de consommation d'énergie et des multiplicateurs basés sur le comportement du conducteur, aboutissant à une surévaluation significative des distances.

Le plaignant principal, propriétaire californien d'un Model Y d'occasion, affirme avoir constaté des anomalies importantes dans l'accumulation du kilométrage. Alors que sa routine quotidienne ne devait représenter qu'environ 20 miles (32 km) par jour, son véhicule enregistrait en moyenne 72,35 miles (116 km) quotidiennement. Résultat : sa garantie de base a expiré prématurément lorsque l'odomètre a atteint les 50 000 miles, laissant le propriétaire sans couverture pour un problème de suspension.

Plus étrange encore, après l'expiration de la garantie, le plaignant aurait remarqué une diminution soudaine du kilométrage journalier enregistré, malgré des trajets plus longs qu'auparavant.

Des témoignages qui s'accumulent

Cette plainte ne semble pas isolée. Sur Reddit, de nombreux propriétaires de Tesla signalent des anomalies similaires. Un utilisateur mentionne un écart de 20% entre le kilométrage affiché par sa Tesla et celui de sa Lexus RZ. Un autre indique que son trajet domicile-travail de 16 miles est systématiquement comptabilisé comme 21 miles.

Les avocats des plaignants dénoncent une stratégie délibérée visant à augmenter les revenus de Tesla de plusieurs façons : en réduisant les obligations de garantie, en poussant les clients à acheter prématurément des extensions de garantie, et en facturant des réparations qui auraient dû être couvertes.

Si ces accusations étaient prouvées, les conséquences pourraient être considérables pour Tesla, déjà confronté à une baisse de ses ventes américaines de près de 9% au premier trimestre 2025. Cette situation s'inscrit dans un contexte difficile pour la marque, notamment depuis qu'Elon Musk a rejoint l'administration Trump en janvier pour diriger le Département de l'Efficacité Gouvernementale (DOGE).

Tesla n'a pour l'instant pas réagi officiellement à ces accusations. L'issue de cette procédure sera déterminante non seulement pour le constructeur, mais aussi pour l'ensemble du secteur des véhicules électriques connectés.

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