Allemagne : vers une taxe de 10% sur les revenus publicitaires des GAFAM
Nadim Lefebvre
- Hier à 08:06
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L'Allemagne s'apprête à franchir un nouveau cap dans sa stratégie de régulation du numérique avec un projet de loi visant à taxer les revenus publicitaires des géants technologiques américains. Cette initiative, portée par le gouvernement Merz, s'inscrit dans une démarche européenne plus large de rééquilibrage fiscal face aux mastodontes de la Silicon Valley.
Une taxe de 10% pour rétablir l'équité
Le ministre allemand des Médias et de la Culture, Wolfram Weimer, a dévoilé les contours d'un projet de taxation à hauteur de 10% des revenus publicitaires générés par les plateformes numériques sur le territoire allemand. Google (Alphabet), Meta ou encore d'autres acteurs majeurs se trouvent directement dans le viseur de cette mesure. L'objectif affiché est double : créer un système fiscal plus juste et soutenir financièrement le secteur médiatique national.

L'inspiration autrichienne et la riposte européenne
L'Allemagne puise son inspiration dans l'exemple autrichien, qui a instauré dès 2020 une taxe de 5% sur les revenus publicitaires des géants du numérique. Cette initiative arrive dans une dynamique européenne plus large, la France ayant déjà exploré des pistes similaires. Le timing de cette annonce n'est pas anodin : elle survient alors que Donald Trump multiplie les menaces de droits de douane contre l'Europe.
Le ministre Philipp Amthor justifie cette urgence par la dépendance croissante de l'Allemagne à l'infrastructure technologique américaine. Il pointe notamment du doigt les récentes décisions de Google, comme le renommage du Golfe du Mexique en "Golfe de l'Amérique" sous pression trumpiste, illustration de l'influence de ces plateformes sur l'information.
Cette tension soulève des questions intéressantes pour l'écosystème Apple. Si la marque à la pomme génère certes des revenus publicitaires via l'App Store et ses services, son modèle économique reste fondamentalement différent de celui de Google ou Meta. Apple privilégie la vente de matériel et de services premium, une approche qui pourrait paradoxalement la protéger de ce type de taxation ciblant spécifiquement les revenus publicitaires.