La justice française demande à Twitter de lui dévoiler les mesures prises contre la haine
- Julien Russo
- Il y a 4 ans (Màj il y a 4 ans)
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Les réseaux sociaux sont un moyen extraordinaire et unique pour s'exprimer en ligne, cependant certaines personnes s'en servent pour propager la haine envers des communautés, des personnes médiatisées... Chaque réseau social a pris des mesures pour sanctionner les personnes qui ne sont présentes que pour exprimer leur haine.
La justice demande des comptes à Twitter
Tout a commencé par une plainte de SOS Racisme, SOS Homophobie, la LICRA ainsi que trois autres organismes en mai 2020. Les trois associations se sont plaintes de la modération de Twitter jugé trop "légère" envers les comptes Twitter qui se servent de la liberté d'expression pour blesser des communautés ou attaquer des personnes sur leurs préférences sexuelles, religion ou même leur origine.
Malgré de multiples tentatives de discussions avec l'équipe de Twitter France, aucune des associations n'a réussi à établir un véritable dialogue avec le réseau social pour échanger autour de la modération jugée insuffisante.
Vu le manque de coopération de Twitter, les associations se sont rapprochées de la justice en demandant une expertise sur les réelles mesures qui sont prises quand un signalement pour "haine" est effectué par un utilisateur français.
À travers cette poursuite judiciaire, les six associations cherchent à savoir si Twitter prend vraiment au sérieux les signalements effectués par les utilisateurs qui dénoncent des tweets haineux sur le réseau.
Puisque si les modérateurs sont bien présents, ils ne peuvent peut-être pas agir comme ils le souhaitent à cause des règles qui leur sont communiquées par le siège américain de Twitter.
La seule façon de le savoir est d'obliger le réseau social à dévoiler ses procédures internes.
Aujourd'hui, le tribunal de Paris vient de répondre favorablement à la demande des associations plaignantes, un jugement est tombé il y a quelques heures et celui-ci demande à Twitter de remettre un dossier complet avec : des documents administratif, contractuel, technique ou commercial relatif aux moyens matériels et humains mis en œuvre pour lutter contre la diffusion des messages qui incitent à la haine raciale ou à la haine en lien avec le sexe de la personne.
À noter que cela n'est pas une expertise, mais plutôt une simple vérification de ce qui se passe en interne.
Pour laisser le temps au réseau social d'apporter des explications claires et précises, la justice française donne 2 mois pour venir apporter le dossier. Si Twitter ne répond pas à la demande, l'entreprise s'expose à de lourdes sanctions financières.
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