Un tribunal britannique donne raison à Apple sur la backdoor demandée
- 👨 Alban Martin
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Apple ne se laisse pas faire
Plus tôt cette année, des rapports ont révélé que le Royaume-Uni avait utilisé sa loi sur les pouvoirs d'investigation pour exiger un accès secret aux données chiffrées des utilisateurs téléchargées sur iCloud à travers le monde, ce qui a conduit Apple à retirer sa fonctionnalité de protection avancée des données du Royaume-Uni plutôt que de compromettre ses normes de sécurité. Le gouvernement de Keir Starmer avait cherché à garder l'affaire sous les radars, arguant que la publicité autour de l’existence de cet appel pourrait nuire à la sécurité nationale, mais deux juges ont rejeté cette affirmation dans leur décision.
Rabinder Singh et Jeremy Johnson ont écrit qu’organiser une audience entièrement secrète sans aucune révélation publique aurait été une mesure véritablement extraordinaire, et pour des raisons exposées dans leur jugement privé, ils n’ont pas accepté que la divulgation des détails de base de l’affaire puisse porter atteinte à l’intérêt public ou compromettre la sécurité nationale. Cette décision, qui fait suite à une audience secrète tenue à Londres en mars, met en lumière les tensions persistantes entre les exigences gouvernementales et les politiques des entreprises.
Apple a "menacé" le gouvernement
Apple a clairement indiqué qu’il retirerait les fonctionnalités d’iCloud du Royaume-Uni plutôt que de compromettre la sécurité des utilisateurs, une position qui se limite pour l’instant à la protection avancée des données, mais qui pourrait à terme voir des services clés comme FaceTime et iMessage supprimés dans le pays, alors que le Royaume-Uni insiste pour obtenir une porte dérobée aux données d’iCloud afin de lutter contre le terrorisme et enquêter sur les abus sexuels sur mineurs. L’ordonnance du Royaume-Uni a suscité la controverse en exigeant qu’Apple fournisse un accès aux données d’utilisateurs situés hors du Royaume-Uni sans que leurs gouvernements en soient informés, une demande encore compliquée par l’interdiction faite aux entreprises par la loi IPA de 2016 de révéler l’existence de telles requêtes gouvernementales.
Pendant ce temps, le gouvernement américain de Trump examinerait si les actions du Royaume-Uni violent la loi CLOUD, qui interdit au Royaume-Uni de demander des données aux citoyens américains, ajoutant une dimension internationale au différend.