Apple et Amazon s'allient pour réclamer 223 000€ à un cabinet d'avocat
Nadim Lefebvre
- Il y a 8 heures
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Dans le monde impitoyable des batailles juridiques entre géants de la tech, une affaire inhabituelle vient de prendre une tournure cocasse. Apple réclame 144 000 € de frais d'avocats dans une saga judiciaire où le plaignant s'est littéralement évaporé.
Un plaignant qui prend la poudre d'escampette
Tout commence en 2018 lorsqu'Apple et Amazon scellent un accord commercial permettant d'augmenter la présence des produits à la pomme sur la plateforme du géant du e-commerce. Conséquence immédiate : une chute drastique du nombre de revendeurs indépendants. Ce qui, aux yeux de certains consommateurs, ressemblait fort à une entente sur les prix.
En 2022, le cabinet d'avocats Hagens Berman Sobol Shapiro lance une action collective contre ce prétendu "complot" commercial. Mais l'affaire prend une tournure surréaliste quand, en janvier 2024, le plaignant principal, Steven Floyd, décide qu'il n'a plus envie de poursuivre.
Le plus étonnant ? Au lieu d'en informer le tribunal, ses avocats prétendent avoir "perdu contact" avec lui. Pendant plus d'un an, ils maintiennent cette fiction, jusqu'à ce que leurs communications internes soient dévoilées, révélant la supercherie.

La justice n'apprécie guère les cachotteries
La juge Kymberly Evanson n'a pas aimé cette stratégie. Elle a non seulement rejeté les réclamations de Floyd, mais a également autorisé Apple et Amazon à demander le remboursement de leurs frais juridiques.
"Hagens Berman a inutilement prolongé ce litige et mobilisé des ressources judiciaires considérables", a déclaré la magistrate, visiblement agacée par ces manœuvres dilatoires.
Résultat : Apple et Amazon réclament désormais 223 000 € de dédommagement, dont 144 000 € pour l'entreprise de Tim Cook. Une somme calculée sur plus de 350 heures de travail consacrées à cette affaire par leurs équipes juridiques.
L'action collective se poursuit néanmoins avec d'autres plaignants. Mais cette péripétie rappelle que dans l'arène juridique, même les avocats les plus chevronnés peuvent parfois se retrouver pris à leur propre jeu.
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