Test de VVVVVV pour iPhone et iPad

VVVVVV (Jeu, iPhone et iPad, 5 étoiles - 2 votes, VF, 56.7 Mo, Game Center, Terry Cavanagh) porte le nom le plus improbable de l'univers des jeux vidéo. Il s'agit des initiales des membres de l'équipage du vaisseau au centre de l'histoire de ce jeu tout à fait atypique.

Il a été développé par Terry Cavanagh à qui on doit notamment Super Hexagon. Ce monsieur semble apprécier deux choses par-dessus tout : les graphismes de l'époque du Commodore 64 et un niveau de difficulté à la limite du supportable.

 

 

VVVVVV est un jeu de plateformes et d'aventure qui possède déjà une longue histoire. Sans vous la relater dans son intégralité, sachez simplement que ce jeu existe depuis un peu plus de quatre ans et a connu de nombreuses phases de développement et de portages sur différents appareils. Deux points essentiellement ressortent des critiques des joueurs qui s'y sont frotté : sa difficulté souvent extrême et le génie de son level design.

Le contexte de l'aventure est le suivant : un vaisseau se perd dans une dimension inconnue et ses six membres d'équipage se retrouvent téléportés hors du vaisseau. Le joueur va incarner l'un d'entre eux et sa tâche sera bien sûr de retrouver les autres. Le scénario n'est certes pas très original, mais de nombreux terminaux sont disséminés dans le jeu et ceux-ci dévoilent de petites bribes de l'histoire et des anecdotes sans grand intérêt mais possédant un certain humour.

L'intérêt principal de VVVVVV se trouve comme vous vous en doutez dans l'action pure et dure qu'il propose. On le définit souvent comme un jeu de plateformes, moi le premier, et pourtant le héros n'a pas la possibilité de sauter. Cette fonction est remplacée par la manipulation de la gravité. Une touche sur l'écran permet de mettre le haut en bas et inversement. Par conséquent, le héros ne cesse de passer du plafond au sol et du sol au plafond. L'ensemble du jeu est bâti autour de ce principe. Il existe une subtilité qui a une énorme importance : il est impossible de modifier la gravité quand le héros est dans les airs. Il faut absolument qu'il ait les deux pieds posés sur une surface quelconque, ne serait-ce que pour quelques fractions de seconde.
 

Le jeu n'est pas divisé en niveaux au sens classique du terme. L'espace de jeu se compose du vaisseau et des environs dans la dimension où il est perdu. Le joueur a la possibilité de se promener partout où il veut et de la façon dont il le souhaite. Certains passages cependant peuvent être considérés comme des niveaux linéaires dans le sens où ils sont constitués d'une entrée et d'une sortie. De nombreux appareils de téléportation sont disséminés un peu partout et permettent d'aller rapidement d'un point à un autre de l'immense carte.

Comme je le disais précédemment, l'un des aspects qui excitent le plus l'intérêt des joueurs est la difficulté du jeu. Il requiert une certaine précision et une grande vitesse de réaction. Heureusement, des points de sauvegarde très fréquents sont proposés et permettent de souffler à intervalles réguliers. Néanmoins, malgré cela, certains passages sont horriblement difficiles. La patience et la persévérance sont deux qualités à posséder absolument pour espérer avancer.

La réalisation de VVVVVV n'est pas son point fort, du moins graphiquement. Les personnages, les décors et les obstacles sont dessinés le plus simplement du monde. De plus, sur iPad, le rendu est un peu flou. Disons-le carrément, c'est moche. La bande son d'un autre côté est un autre des atouts majeurs du jeu. Elle est d'ailleurs disponible à l'achat sous le nom de PPPPPP. Elle est entrainante et, comment dire, hypnotisante. A elle seule elle permet une immersion totale dans le jeu là où la réalisation graphique a tendance à être rebutante.
 

Un jeu difficile à ce point nécessite une excellente jouabilité. Le pari est quasiment réussi. Je dis "quasiment" car la prise en main nécessite une période d'adaptation. Trois modes de contrôle sont proposés, chacun trouvera des avantages et inconvénients à chaque mode. Globalement aucun n'est précis de façon parfaite. Mais après un petit temps de jeu, on trouve celui qui nous convient et qui permet de négocier au mieux les passages difficiles.

Disons quelques mots à propos des différents contenus "annexes" proposés par le jeu. Dans l'aventure principale, il est possible de trouver des petites sphères très bien cachées. Elles permettent de débloquer, si j'ai bien compris, les différentes pistes musicales du jeu pour les écouter quand bon nous semble dans le vaisseau. L'une de ces sphères est accessible après l'un des passages les plus corsés du jeu que nombre de joueurs connaissent bien sous le nom de "Veni, Vidi, Vici". Quand vous y serez, vous comprendrez votre douleur ...

De nombreux modes de jeu supplémentaires sont à débloquer directement depuis le menu des options. Il y en a beaucoup et pour être honnête, je n'ai pas fait le tour de tous. D'autre part des niveaux créés par des fans sont accessibles également. Tout cela constitue une sorte de bonus à jouer après avoir digérer le mode principal.
 

 

Conclusion :

Pour conclure, VVVVVV est un excellent jeu de plateformes et d'aventure. Sa réalisation graphique pourra rebuter au premier abord, mais s'arrêter à ce détail serait une erreur. Il suffit de quelques minutes pour comprendre comment un jeu apparemment aussi simple a pu susciter un tel engouement.

Le design des niveaux tient du pur génie et il faut absolument saluer l'intelligence de Terry Cavanagh sur ce point. Une fois que l'on a commencé, il est très dur de s'arrêter. Attention toutefois, le jeu est réellement difficile, mais patience et persévérance vous mèneront au bout des obstacles. Une bonne dose d'adresse sera utile également. Cependant, si l'énervement vous gagne, c'est qu'il est temps de faire une pause car vous n'arriverez à rien sans self-control.

Finalement VVVVVV est une lutte contre soi-même, et seul le meilleur gagnera.
 

Le fameux "Veni, Vidi, Vici" par Terry Cavanagh lui-même sur iPad :


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