Connaissez-vous l'histoire derrière les 3 singes en émoji ?
- Victor Sauvage
- Il y a 8 ans (Màj il y a 8 ans)
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Parmi les centaines d'émojis présents dans nos smartphones, certains sont bien plus utilisés que d'autres.
Les trois singes qui se cachent au choix, les yeux, les oreilles ou la bouche, ne figurent pas dans le Top 3, mais ils sont tout de même très populaires. Pourtant, très peu de gens connaissent leur origine. Heureusement, 20 Minutes est là pour nous donner un petit cours d'histoire asiatique grâce à un des rares spécialistes du sujet, Emil Schuttenhelm :
«La confusion vient du fait que l’on confond le message avec le symbole des singes lui-même», explique-t-il. La plus ancienne trace connue du message est à trouver dans les Entretiens de Confucius, écrits entre 479 av. J.-C. et 221. Le philosophe chinois écrit: «Ce message est ensuite devenu un élément important du culte Koshin [probablement importé de Chine et parvenu au Japon au 8ème isècle]». Selon cette croyance, des vers malfaisants nommés Sanshi habitent le corps de chaque être humain et rendent compte lors de la nuit de Koshin, tous les 60 jours, des péchés de chacun aux Dieux. Certains récits rapportent que les gens pensaient que ne pas voir, entendre et dire le mal empêcherait les Sanshi d’écourter leur vie. «Les singes en eux-mêmes ne sont apparus qu’au 14e ou 15e siècle: il est probable qu’un jeu de mots ait été fait sur zaru (forme négative archaïque) et saru (singe), ce qui aurait donné naissance aux trois singes (les Sanzaru: « san » signifiant trois en japonais) dans le culte Koshin. Ils sont devenus une façon d’incarner la croyance, comme un logo. Comme le M de McDonald», tente Emil Schuttenhelm. Les représentations des trois singes sont devenues fréquentes pendant la période Muramochi (1336-1573): la plus célèbre se trouve au Nikko Tosho-gū (1636) mais le symbole se retrouve sur des milliers de stèles en pierre, parchemins et sculptures en bois à travers le pays.