Le gouvernement britannique repousse l'analyse des messageries à plus tard
- Alban Martin
- Il y a 1 an
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Le Royaume-Uni a décidé de reporter l'utilisation d'outils controversés proposés dans un projet de loi sur la sécurité en ligne, qui permettraient de scanner les applications de messagerie à la recherche de contenus préjudiciables, jusqu'à ce qu'une technologie viable soit mise au point. Les experts, y compris des sites comme le n^tre, n'ont cessé d'exprimer leur inquiétude quant à la menace que ces mesures font peser sur la vie privée des utilisateurs. Une mesure qui n'est pas sans rappeler le Patrioct Act américain, qui autorise la surveillance de masse.
Pas abandonné, juste repoussé
S'adressant à la Chambre des Lords, Lord Stephen Parkinson, le jeune ministre des arts et du patrimoine, a souligné que l'Ofcom, l'autorité de régulation des technologies, demanderait aux entreprises de scanner leurs réseaux uniquement lorsqu'une technologie appropriée, capable d'exécuter de telles tâches, serait disponible. Les experts en sécurité estiment toutefois qu'il faudra des années avant qu'une telle technologie ne voie le jour, si tant est qu'elle puisse exister.
Comme le rapporte le Financial Times, Parkinson a également précisé qu'"une notification ne peut être émise que lorsque cela est techniquement faisable et que la technologie est accréditée comme répondant à des normes minimales de précision pour détecter uniquement les contenus d'abus et d'exploitation sexuels d'enfants".
De nombreux experts en sécurité estiment que de tels outils technologiques ne verront jamais le jour, il étant impossible, par définition, de savoir où chercher avant d'avoir chercher. Dans le même temps, les entreprises technologiques ont fait valoir que les politiques de modération de contenu telles que l'analyse côté client sont impossibles à mettre en œuvre sans contourner le chiffrement de bout en bout, qui garantit que seuls l'utilisateur et la personne avec laquelle il communique peuvent lire ou écouter ce qui est envoyé.
Apple a menacé de retirer ses services FaceTime et iMessage du marché britannique si le projet de loi sur la sécurité en ligne est adopté dans sa forme actuelle, tandis que WhatsApp et Signal ont déclaré qu'ils quitteraient complètement le pays.
Malgré l'apparente concession du gouvernement aux arguments des entreprises technologiques, la ministre des technologies, Michelle Donelan, a nié jeudi que le projet de loi avait changé, affirmant que, si nécessaire, il exigerait toujours des entreprises qu'elles se conforment à la loi sur la sécurité en ligne.
Pour mémoire, Apple avait un projet de scanner les images en local pour vérifier les images pédopornographiques, mais son projet CSAM a été abandonné après l'ire des clients.