États-Unis : Instagram & Call of Duty devant la justice suite à une affaire de tuerie de masse
- Alexandre Godard
- Il y a 6 mois
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Suite à une énième fusillade aux États-Unis en 2022, l'avocat représentant les victimes et leurs familles vient d'assigner en justice Meta et Activision, jugés complices du fabricant d'arme. Un récit complexe que l'on vous détaille ici.
Une affaire tristement répétitive
C'est incontestablement l'un des débats majeurs de notre époque. Lorsqu'un drame survient dans la vie réelle, les politiques ou encore les personnes proches des victimes n'hésitent pas à accuser les réseaux sociaux ou les jeux vidéo. Nous l'avons récemment vu chez nous avec le gouvernement actuel qui a décidé d'interdire l'application TikTok en Nouvelle-Calédonie. Sans oublier une récente déclaration maladroite d'Emmanuel Macron, nous laissant comprendre que les jeux vidéo rendent systématiquement violent les plus jeunes.
L'histoire du jour nous vient du Texas aux États-Unis et concerne une fusillade qui a eu lieu il y a deux ans, le 24 mai 2022. Un ancien élève s'était introduit dans une école armée d'un fusil d'assaut et avait malheureusement tué 21 personnes et blessé 17 autres. Une histoire tragique, loin d'être la première dans le pays et qui refait surface aujourd'hui.
En effet, des victimes survivantes ainsi que des familles de victimes viennent de lancer une action en justice contre Meta et son application Instagram, ainsi que contre Activision et sa licence de jeu vidéo Call of Duty. Les deux entreprises sont accusées d'avoir contribué au passage à l'acte du tueur. Le fabricant de l'arme du crime, Daniel Defense (entreprise), est également impliqué. Concernant Meta et Activision, c'est un tribunal de Los Angeles qui sera chargé de l'affaire.
Déclaration de Josh Koskoff, l'avocat qui représente toutes les personnes touchées :
Il y a un lien direct entre la conduite de ces entreprises et la fusillade d’Uvalde.
Josh Koskoff est un spécialiste du sujet puisqu'il a par le passé obligé un fabricant d'arme à verser des dizaines de millions de dollars aux familles des victimes suite à une autre histoire de tuerie de masse survenue en 2012. L'histoire est encore plus complexe aujourd'hui, étant donné la présence d'un réseau social et d'un jeu vidéo dans la plainte. Selon lui, c'est un "monstre à trois têtes". Le fabricant d'armes facilite l'accès aux armes, le réseau social incite la personne à en acheter une, et le jeu vidéo entraîne et habitue "l'enfant" à tuer sans scrupules. Une sorte de cercle infernal.
Tout en apportant son soutien aux personnes touchées de près ou de loin par cette histoire, Activision rappel que des millions de personnes jouent aux jeux vidéo dans le monde chaque jour sans pour autant commettre des actes horribles par la suite. Autrement dit, il ne faut pas surtout pas généraliser.
À noter qu'une centaine d'agents de police de l'État du Texas sont également visés par une plainte pour ingérence et grave erreurs lors de cette fusillade. Il faudra maintenant s'armer (sans mauvais jeu de mot) de patience pour attendre le verdict final. Il n'est pas rare de patienter une dizaine d'années au minimum dans ce genre d'affaires. En attendant, via un accord amiable, la mairie d'Uvalde (Texas), prévoit de verser dans un premier temps 2 millions de dollars d'indemnités.
Bien que le combat soit totalement légitime, cela reste pour le moment un débat sans fin. Même s'il est possible que les jeux vidéo ou les réseaux sociaux aient parfois une part de responsabilité, cela ne règle en rien le problème principal lié à l'histoire des États-Unis. Un pays dans lequel le port d'armes est autorisé dans certains endroits, et surtout dans lequel il n'est pas très difficile de s'en procurer une.
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