Pixel 9 : Google impose des règles abusives aux testeurs et influenceurs
- Nadim Lefebvre
- Il y a 3 mois
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Google fait polémique avec son programme d'influence "Team Pixel" destiné à promouvoir ses smartphones Pixel. La firme de Mountain View a en effet imposé de nouvelles conditions aux créateurs de contenus participant à ce programme VIP : interdiction de mettre en avant les téléphones concurrents, sous peine d'être exclu du programme. Une clause d'exclusivité qui ne passe pas auprès de nombreux influenceurs.
Un choix cornélien pour les influenceurs
Selon les captures d'écran du contrat partagées sur les réseaux sociaux, les participants au programme Team Pixel 2024 pour les Pixel 9 devaient s'engager à "mettre en avant le Pixel à la place de tout appareil mobile concurrent". Le contrat précisait même que "s'il apparaît que d'autres marques sont préférées au Pixel, nous devrons mettre fin à la relation entre la marque et le créateur".
Un ultimatum qui place les influenceurs devant un dilemme : garder leur accès privilégié aux derniers Pixel, ou préserver leur liberté et leur crédibilité. Car pour ceux qui espèrent percer dans l'univers des tests de smartphones, ce programme est une opportunité unique d'obtenir les appareils en avance. Renoncer à Team Pixel, c'est prendre le risque de se faire distancer.
Google fait machine arrière
Face au tollé, Google a finalement retiré cette clause controversée. Un porte-parole a admis auprès de The Verge que l'entreprise "était passée à côté" avec cette nouvelle règle et qu'elle avait été supprimée. Il a tenu à préciser que Team Pixel était un programme distinct de celui destiné à la presse et aux "vrais" testeurs. L'objectif serait de mettre des Pixel entre les mains des créateurs de contenus, pas des journalistes tech.
Une distinction qui interroge, tant la frontière entre influenceurs et testeurs est devenue floue. Certains youtubeurs tech réputés comme MKBHD ont tenu à clarifier qu'ils ne faisaient pas partie de Team Pixel. Mais d'autres "petits" testeurs indépendants, eux, y étaient bien intégrés pour recevoir les Pixel. Pour eux, ce contrat exclusif représentait une réelle menace.
Un milieu à assainir
Au-delà du cas Google, cette polémique met en lumière les dérives potentielles des relations entre marques et influenceurs dans la tech. Pendant des années, les accords secrets et les échanges de bons procédés ont prospéré, sans réelles règles éthiques ni transparence. Difficile pour le consommateur de s'y retrouver entre vrais tests et publi-reportages déguisés.
Si Google a fait marche arrière, cet épisode laisse un goût amer. Il rappelle l'urgence d'assainir et d'encadrer ces pratiques d'influence, pour protéger l'indépendance des créateurs et la confiance des utilisateurs. La tech gagnerait à s'inspirer des standards déontologiques de la presse. Mais le chemin est encore long, et semé d'embûches financières dans un secteur où la course au buzz et au clic fait rage. Les influenceurs sauront-ils résister aux sirènes des marques ? L'avenir du métier en dépend.
La politique opposée d'Apple
Cette affaire met en perspective l'approche radicalement différente d'Apple en matière de relations avec les influenceurs et la presse. La marque à la pomme est connue pour sa communication verrouillée et parcimonieuse. Elle ne prête quasiment jamais ses iPhone, sauf à une poignée de très gros influenceurs et journalistes triés sur le volet.
Contrairement à des marques comme Samsung ou Google qui multiplient les programmes partenaires, Apple cultive la rareté et l'exclusivité. Pas de Team iPhone donc, mais un cercle restreint d'élus qui ont le privilège de tester en avant-première les précieux smartphones. Une stratégie qui participe au mystère et à l'aura de la marque, mais qui laisse de nombreux créateurs sur la touche.