Ce que l'élection de Donald Trump pourrait changer pour Apple

trump s wall build it huge icone jeu ipa iphone ipadIl y a maintenant quelques semaines, Donald Trump a été élu haut la main Président des Etats-Unis. Si le monde entier scrutait évidemment l'évènement, c'était particulièrement le cas de l'industrie tech américaine qui pourrait subir des bouleversements majeurs dans les années à venir. Apple, en qualité d'entreprise technologique de première importance, sera de fait concernée par les décisions du président élu. Entre IA, Elon Musk, tarifs douaniers et protectionnisme, analysons les comment Cupertino pourrait tirer parti de ces défis.

Des relations Trump - Apple bonnes mais fragiles

Apple, sous la direction de Tim Cook, a adopté une position complexe et nuancée durant l'élection présidentielle américaine, reflétant les enjeux délicats auxquels l'entreprise est confrontée. Bien qu'Apple soit généralement perçue comme ayant des positions progressistes, notamment sur des questions sociales et environnementales, l'entreprise a dû naviguer prudemment dans les eaux troubles de la politique américaine. Tim Cook a effectivement félicité Donald Trump après son élection, un geste qui peut être interprété comme une tentative de maintenir des relations cordiales avec l'administration entrante, malgré des divergences idéologiques manifestes. Pour nuancer ces divergences, il ne faut pas oublier que Tim Cook est un chef d'entreprise qui travaille pour ses intérêts et ceux de ses investisseurs. En cela, il fait de la diplomatie et de la politique avec les administrations de tous bords, mettant de côté ses opinions personnelles. C'est là qu'on reconnait un véritable businessman, et force est de constater qu'il le fait bien.

L'avantage de l'élection de Donald Trump est qu'il a déjà été au pouvoir, donc on a un historique de ses relations avec Apple. Elles ont toujours été plutôt bonnes, au point où on peut affirmer que Trump et Cook entretenaient une relation privilégiée et rare. Trump a loué à plusieurs reprises les qualités de dirigeant de Cook, allant jusqu'à dire qu'il était meilleur que Steve Jobs pour Apple. Cook avait un accès direct à la ligne téléphonique de Trump et n'hésitait pas à l'utiliser pour discuter des enjeux importants pour Apple — et il le fait manifestement toujours. Le Président apprécie cette communication directe qui ne passe pas par des lobbyistes et autres communicants, et Tim Cook est apparemment le seul grand patron de la tech à le faire.

Donald Trump a consenti des avantages très concrets à Apple dont des exemptions de certains tarifs douaniers sur les importations chinoises. Le Président a même affirmé qu'il avait accordé à Apple "100% de ce qu'elle voulait" et a même été convaincu qu'Apple devait être aidée face à Samsung qui faisait de la concurrence déloyale sur certains points. Au global, l'élection de Trump est vue d'un très bon oeil par Tim Cook qui, paradoxalement, était en froid avec l'administration Biden notamment sur des sujets de monopoles et d'ouverture de l'iPhone. Avec Donald Trump en revanche, c'est la porte ouverte à la dérégulation complète et c'es extrêmement bien accueilli par les entreprises américaines — bien que ce ne soit forcément une bonne chose, faites vous votre opinion.


donald trump et tim cook

Un second mandat semé de défis

Le tableau était beau jusque-là ? Il faut l'assombrir un petit peu. Tout porte à croire que l'idylle entre Tim Cook et Trump lors de son premier mandat était passagère, et les choses risquent de se corser dans les 4 prochaines années.

La menace la plus immédiate pour Apple réside dans les projets de Trump d'imposer des tarifs douaniers élevés sur les importations chinoises. Le président élu a évoqué des droits de douane pouvant atteindre 60% sur les produits en provenance de Chine. Si ces tarifs étaient mis en place, le prix des iPhones pourrait augmenter de manière significative. Selon certaines estimations, le coût d'un iPhone pourrait grimper d'environ 300 dollars, sans parler des autres produits. Face à la menace des tarifs, Apple pourrait se voir contrainte de reconsidérer sa stratégie de production. Trump pourrait utiliser la menace des droits de douane comme levier pour inciter Apple à rapatrier une partie de sa production aux États-Unis. C'est le cas avec les puces gravées par TSMC qui est fortement encouragé à installer des usines en Amérique non sans le désaccord de Taïwan qui veut garder ces fabriques dans son territoire. Les relations entre les Etats-Unis et TSMC ne sont pas au beau fixe et le feuilleton est aussi passionnant à suivre que complexe pour Apple qui demeure ultra-dépendante des usines taïwanaises.

Le plus gros défi pour l'industrie tech américaine reste la restriction potentielle des visas de travail octroyés aux travailleurs étrangers. La limitation des visas H-1B, largement utilisés dans le secteur tech, entraverait sérieusement la capacité d'Apple à attirer des talents étrangers hautement qualifiés. Cette situation est d'autant plus préoccupante qu'Apple a augmenté son recours aux H-1B de 189% depuis 2016, soulignant sa dépendance croissante envers cette catégorie de visa. Il s'agit du point d'achoppement majeur entre les entreprises tech et Donald trump qui fait presque l'unanimité contre lui. Quand le protectionnisme atteint ses limites.

Elon Musk, IA... et tant de zones d'ombre

Le moins qu'on puisse dire est que cette campagne 2024 n'a pas été placée sous le signe des grands enjeux tech. Kamala Harris n'a fait aucune proposition concrète alors qu'elle avait besoin de rassurer après les tentatives de forte régulation de l'administration Biden. Donald Trump, lui, n'a pas fait beaucoup plus en restant très vocal sur les cryptomonnaies, la dérégulation générale pour les entreprises et la baisse de taxes chère aux Républicains. Mais, au fond, sur les grands sujets tech, on ne sait que trop peu ce qu'il a prévu de faire.

elon musk

On le sait tous, l'ombre d'Elon Musk a plané sur cette campagne. S'il a longtemps été très dur à l'égard Donald Trump, notamment à cause de désaccords concernant les voitures électriques, il semble complètement avoir changé d'avis. L'influence du patron de Tesla et X sur la tech américaine n'a jamais été aussi forte. En transformant Twitter en véritable mégaphone pro-Trump, Musk a contribué à normaliser le discours républicain dans une Silicon Valley traditionnellement démocrate. Son soutien financier massif à la campagne, estimé à plus de 260 millions de dollars via différents dons, en fait le plus important donateur individuel de cette élection.

Pour Apple, cette nouvelle donne politique pourrait s'avérer complexe à gérer. Si Tim Cook a su maintenir des relations cordiales avec Trump lors de son premier mandat, la présence d'Elon Musk comme conseiller influent pourrait changer la donne. Le patron de Tesla, qui n'a jamais caché sa rivalité avec Apple notamment sur les questions d'IA, pourrait pousser pour des régulations favorisant ses propres intérêts. Pour rappel, Elon Musk a interdit à aux employés de X de posséder un iPhone compatible avec Apple Intelligence.



L'IA au cœur des enjeux

La régulation de l'intelligence artificielle sera l'un des grands défis du prochain mandat Trump. Alors qu'Apple accélère ses investissements dans ce domaine, avec notamment son nouveau modèle Ajax et ses nouveaux iPhone boostés à l'IA, la position de l'administration Trump reste floue. Elon Musk, qui a créé sa propre entreprise d'IA (xAI) et qui met régulièrement en garde contre les dangers de cette technologie — tout en y investissant beaucoup, pourrait influencer significativement la politique américaine en la matière.

L'approche de Trump en matière de régulation technologique semble paradoxale : d'un côté, une volonté de dérégulation massive qui pourrait profiter aux géants de la tech, de l'autre, des mesures protectionnistes qui pourraient compliquer leur activité internationale. Pour Apple, qui réalise une part importante de son chiffre d'affaires à l'étranger et qui dépend fortement de sa chaîne d'approvisionnement mondiale, cette incertitude représente un défi majeur.

Dans ce contexte mouvant, Tim Cook devra faire preuve d'encore plus de finesse diplomatique pour naviguer entre les différents écueils. Entre un Elon Musk plus influent que jamais et un Donald Trump aux positions parfois imprévisibles, le chemin s'annonce semé d'embûches pour Cupertino.

Début de réponse demain avec l’investiture de Donald Trump.

1 réaction

Zoloe - iPhone premium

Et sinon, les sorties du jeudi ? Beaucoup plus intéressant…

19/01/2025 à 11h34

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