La France investit 109 milliards d'euros dans l'IA face aux USA et la Chine

La France vient d'annoncer un investissement colossal de 109 milliards d'euros dans le domaine de l'intelligence artificielle. Cette initiative, dévoilée par le président Emmanuel Macron à l'occasion du Sommet de l'IA à Paris, vise à positionner la France comme un leader mondial dans ce secteur stratégique. Mais d'où vient cet argent et comment sera-t-il utilisé ?

Un financement mixte pour un projet colossal

L'enveloppe de 109 milliards d'euros ne provient pas uniquement des caisses de l'État français. Elle résulte d'une combinaison d'investissements publics et privés, avec des contributions significatives de plusieurs acteurs internationaux et nationaux. Les Émirats arabes unis, via leur fonds souverain MGX, représentent la plus grande part de cet investissement avec un montant compris entre 30 et 50 milliards d'euros. Ces fonds seront principalement dédiés à la construction d'un centre de données d'une puissance de 1 gigawatt, équivalente à celle d'un réacteur nucléaire. Ce centre sera entièrement dédié à l'IA, soulignant l'importance stratégique de cette technologie pour le pays.

Le groupe canadien Brookfield prévoit d'investir 20 milliards d'euros d'ici 2030. Parmi ces fonds, 15 milliards seront consacrés à la construction de data centers, avec une partie de ces installations prévue à Cambrai, dans le nord de la France. Plusieurs entreprises françaises participent également à cet effort financier. Le groupe Iliad, connu pour ses marques Free et Scaleway, investit 3 milliards d'euros pour renforcer ses data centers européens. Mistral AI, la start-up phare spécialisée dans l'IA, prévoit d'investir plusieurs milliards d'euros dans la construction de son premier centre de données en Essonne. Bpifrance, la banque publique d'investissement, débloque quant à elle 10 milliards d'euros sur la période 2024-2029.

Les atouts de la France dans la course à l'IA

La France dispose de plusieurs atouts stratégiques qui la positionnent favorablement dans la course à l'IA. Le parc nucléaire français, avec ses 56 réacteurs, offre un avantage compétitif majeur pour le développement de l'IA. Les modèles d'IA et leur entraînement nécessitent une puissance de calcul colossale, fournie par des data centers extrêmement énergivores. La capacité énergétique stable, décarbonée et compétitive de la France est donc un atout précieux. L'État, en collaboration avec EDF et RTE, a préparé trente-cinq sites « clé en main » pour accélérer l'installation de ces centres de données.

Bien que 109 milliards d'euros représentent un montant significatif, il reste modeste comparé aux investissements massifs des États-Unis et de la Chine. Cependant, rapporté à la richesse des pays, Emmanuel Macron a affirmé que l'investissement français était supérieur à celui des Etats-Unis. Le projet Stargate, annoncé par l'administration Trump, prévoit un investissement de 500 milliards de dollars d'ici 2029, soit près de cinq fois le montant français. La Chine, quant à elle, a fait de l'IA une priorité nationale depuis 2017, avec l'ambition de devenir le premier centre mondial d'innovation en IA d'ici 2030.

L'investissement de 109 milliards d'euros dans l'IA est un signal fort envoyé par la France pour affirmer sa position sur la scène mondiale. Bien que ce montant soit impressionnant, il reste crucial de continuer à innover et à investir pour rester compétitif face aux géants américains et chinois. La France, avec ses atouts énergétiques et son expertise en ingénierie, semble bien armée pour relever ce défi. C'est en tout cas l'ambition affichée.