X dans le viseur de la justice française pour "manipulation" d'algorithme
Nadim Lefebvre
- Il y a 6 heures
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La plateforme sociale d'Elon Musk se retrouve au cœur d'une enquête pénale française qui fait grand bruit. Les autorités soupçonnent X de manipuler son algorithme de recommandation à des fins d'"ingérence étrangère" et d'extraction frauduleuse de données utilisateurs. Cette investigation, lancée officiellement le 11 juillet par le parquet de Paris, fait suite à des signalements déposés en janvier par le député Éric Bothorel (Renaissance) et un haut fonctionnaire français non identifié.
Des accusations graves qui visent le cœur du système
L'enquête porte sur deux infractions principales : la manipulation du fonctionnement d'un système de traitement automatisé de données et l'extraction frauduleuse d'informations. Les autorités françaises soupçonnent X d'avoir utilisé son algorithme pour influencer les débats politiques, notamment en amplifiant certains contenus d'extrême droite. Le député Bothorel dénonce la diffusion massive de contenus "haineux, racistes, anti-LGBT+ et homophobes" susceptibles de fausser le débat démocratique français.
Les préoccupations se sont cristallisées autour de la promotion par Elon Musk du parti allemand Alternative für Deutschland (AfD) en janvier, ainsi que du manque apparent de modération des contenus problématiques. Une seconde enquête parallèle examine également si X permet aux marques de cibler leurs publicités selon les opinions politiques des utilisateurs, une pratique interdite en Europe.

Une bataille juridique aux enjeux européens
X oppose une résistance totale à cette investigation. La plateforme refuse catégoriquement de transmettre aux autorités françaises son algorithme de recommandation et les données demandées, dénonçant une enquête "politiquement motivée" qui menace la liberté d'expression. L'entreprise s'insurge particulièrement contre l'implication d'experts qu'elle juge partiaux, notamment David Chavalarias, directeur de la campagne "Escape X" qui encourage les utilisateurs à quitter la plateforme.
French authorities have launched a politically-motivated criminal investigation into X over the alleged manipulation of its algorithm and alleged “fraudulent data extraction.” X categorically denies these allegations.
— Global Government Affairs (@GlobalAffairs) July 21, 2025
This investigation, instigated by French politician Eric…
La qualification de "bande organisée" attribuée par les enquêteurs français permet aux autorités d'utiliser des moyens d'investigation étendus, y compris les écoutes téléphoniques des employés français de X. Cette affaire s'inscrit dans un contexte européen plus large : la Commission européenne examine également X depuis près de deux ans sous l'angle du Digital Services Act, avec une décision reportée à septembre. Pour Bothorel, cette action nationale vise aussi à "provoquer un peu" la Commission européenne qu'il juge trop lente à sanctionner les plateformes récalcitrantes.
