iCloud gratuit reste bloqué à 5 Go depuis 2011
- 👨 Nadim Lefebvre
- Il y a 4 heures
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Un décalage criant avec la concurrence
La comparaison avec les autres services cloud est sans appel. Google Drive offre 15 Go de stockage gratuit depuis 2013, soit trois fois plus qu'Apple. Microsoft OneDrive propose 5 Go gratuitement, à l'instar d'iCloud, mais certains services émergents comme MEGA vont jusqu'à 20 Go voire beaucoup plus avec du parrainage. Même Dropbox, qui ne propose que 2 Go en gratuit, permet d'atteindre jusqu'à 18 Go grâce à son programme de parrainage. Ce contraste est d'autant plus frappant qu'Apple se positionne comme une entreprise premium, où l'expérience utilisateur devrait primer. De nombreux utilisateurs expriment leur frustration sur les forums, soulignant que 5 Go ne permettent même pas de sauvegarder correctement deux appareils Apple.
Une stratégie de monétisation qui freine l'adoption
Si les tarifs payants d'iCloud+ restent abordables — 0,99 euro par mois pour 50 Go, 2,99 euros pour 200 Go et 9,99 euros pour 2 To — et n'ont effectivement pas augmenté depuis le lancement, le problème réside dans le fossé entre le gratuit et le premier palier payant. Les utilisateurs se retrouvent rapidement confrontés à des messages d'erreur indiquant qu'ils ne peuvent pas effectuer de sauvegarde, même avec seulement 567 Mo utilisés sur 5 Go, car la taille estimée de la sauvegarde dépasse la capacité disponible. Cette friction contraint de nombreux utilisateurs à passer à un abonnement payant ou à désactiver certaines fonctionnalités essentielles comme la sauvegarde des photos. Pour Apple, cette stratégie s'avère néanmoins lucrative : environ 15% des utilisateurs d'iPhone paient pour du stockage supplémentaire, générant un flux de revenus récurrent avec des marges supérieures à 70%.
Le paradoxe d'un écosystème bridé
Le maintien de cette limite à 5 Go entre en contradiction avec la stratégie d'écosystème d'Apple. La marque à la pomme encourage ses clients à multiplier les appareils — iPhone, iPad, Mac, Apple Watch — et à utiliser des services intégrés comme Photos iCloud, Fichiers ou encore les sauvegardes automatiques. Mais avec seulement 5 Go, il devient pratiquement impossible de profiter pleinement de cette intégration sans payer. Un iPhone 17 de base à 256 Go génère des sauvegardes assez lourdes, forçant les utilisateurs à faire des choix drastiques sur ce qu'ils conservent. Une augmentation à 15 Go, alignée sur Google, permettrait à davantage d'utilisateurs de découvrir et d'apprécier l'écosystème Apple sans se heurter immédiatement à un mur payant. Cette approche pourrait même générer plus de revenus à long terme en créant une adoption plus large des services Apple, transformant ensuite les utilisateurs gratuits en abonnés premium lorsque leurs besoins évoluent.
Le segment Services d'Apple, qui inclut iCloud, a généré 27,4 milliards de dollars au troisième trimestre 2025, en hausse de 13% sur un an, représentant désormais plus d'un milliard d'abonnements payants. Cette performance démontre que la stratégie actuelle fonctionne financièrement, mais elle soulève la question de savoir si Apple ne laisse pas sur la table une opportunité encore plus grande : celle de conquérir massivement de nouveaux utilisateurs en offrant une porte d'entrée plus accueillante vers son écosystème cloud. En 2025, maintenir une limite fixée en 2011 ressemble davantage à une décision financière qu'à une réflexion centrée sur l'expérience utilisateur, pourtant au cœur de l'ADN de la marque.