Telegram : adoré par les terroristes, détesté par les services de sécurité
- Victor Sauvage
- Il y a 9 ans (Màj il y a 4 ans)
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Telegram (App, iPhone et iPad, v3.10.1, 2.5/5 - 26 votes, VO, 39.9 Mo, iOS 6.0+) est un service de messagerie ultra-sécurisé.
Et lors de la dernière attaque à Saint-Etienne-du-Rouvray, l'un des terroristes avait prévenu 200 de ses contacts de l'application qu'il allait passer à l'action.
Comme le rappelait ce week-end le Parisien, cette application d'origine russe a la cote auprès des djihadistes, mais beaucoup moins auprès des services de sécurité, qui ont le plus grand mal à espionner ce genre de réseaux. Un spécialiste du secteur, Jérôme Lebègue, a d'ailleurs donné son avis sur ce problème :
Une application comme Telegram est-elle inviolable ? Question sécurité, Telegram n'est pas forcément celle qui a la meilleure réputation dans le petit monde des experts. D'autres applis laissent moins de traces.
Comment ce type d'applications fonctionnent-elles ? Sur le principe du chiffrement point par point, « end to end » en anglais. Il s'agit d'un système basé sur une « clé », laquelle est seulement commune aux deux interlocuteurs qui communiquent. Dans un passé récent, les services secrets ont connu une phase de facilité des écoutes électroniques, ce que l'on nomme les écoutes « passives ». Les Etats-Unis s'en sont fait une spécialité, utilisée notamment en matière d'intelligence économique. Cette phase est révolue. Espionner en direct des conversations devient de plus en plus compliqué, même si cela n'est pas impossible.
Ces systèmes ne sont donc pas infaillibles ? Aucune sécurité n'est absolue. Ces systèmes sont plus ou moins robustes, et ont aussi leurs faiblesses, par exemple en matière de stockage de ces clés. De la même manière, ils laissent des traces, parfois sur les serveurs, le plus souvent sur les terminaux (NDLR : les téléphones) eux-mêmes. Cela permet une analyse « post mortem », comme on dit dans le jargon, des conversations, c'est-à-dire après coup.
Faut-il interdire ce type d'applications ? Cela n'aurait pas de sens. La technologie ne disparaîtra pas. Et ceux qui sont déjà dans l'illégalité continueraient à l'utiliser. Sans compter que ces applications sont également des outils pour les activistes. Ainsi, les pays qui interdisent ou tentent d'en limiter l'emploi sont souvent les moins fréquentables. A mon sens, il n'y aura pas de retour en arrière. Il faut apprendre à composer avec ces outils.
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