Telegram accuse la France de vouloir scanner vos messages
Nadim Lefebvre
- Il y a 2 heures
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Telegram monte encore au créneau contre la France et l'accuse ouvertement de vouloir surveiller les messages privés de ses utilisateurs. La plateforme de messagerie a envoyé un message directement dans son application à tous ses abonnés français, pointant du doigt le gouvernement et certains responsables politiques français comme les principaux artisans d'un projet européen controversé de surveillance des communications privées.
Une offensive frontale contre Paris
Le message diffusé par Telegram à tous les utilisateurs français ne mâche pas ses mots. L'application affirme que l'Union européenne était sur le point de voter une loi imposant le scan automatique de tous les messages privés, transformant chaque smartphone en outil de surveillance. Selon Telegram, la France aurait été le fer de lance de ce projet, avec le soutien actif de plusieurs ministres de l'Intérieur dont Bruno Retailleau et Laurent Nuñez, ainsi que des députés du groupe Renaissance et des Républicains. Le message souligne que seule l'Allemagne aurait pris position pour défendre la vie privée des citoyens européens au dernier moment.
Cette communication intervient dans une campagne plus large menée par Pavel Durov, le fondateur de Telegram, qui multiplie les attaques contre les autorités françaises depuis plusieurs mois. Pour les utilisateurs d'iPhone et d'appareils Apple, cette problématique résonne particulièrement : Apple a elle-même été confrontée à des débats similaires lorsque la firme de Cupertino avait envisagé puis abandonné un système de détection de contenus illicites sur iCloud Photos, face à la levée de boucliers de défenseurs de la vie privée.

Une stratégie politique bien calculée
Telegram ne se limite plus à son rôle d'application de messagerie. La plateforme utilise désormais sa base d'utilisateurs comme levier politique pour influencer les décisions gouvernementales. Le message envoyé affirme que les mesures de surveillance ne viseraient que les citoyens ordinaires, tandis que les criminels pourraient facilement contourner ces dispositifs via des VPN ou d'autres outils. Il précise également que les communications des responsables politiques et des forces de l'ordre seraient exemptées de cette surveillance.
Ce n'est pas la première salve de Telegram contre la France. En mai dernier, un message similaire accusait déjà le gouvernement français de vouloir censurer certaines opinions politiques. Pavel Durov, mis en examen en 2024 pour non-coopération avec la justice française dans plusieurs enquêtes, utilise l'application comme canal de communication direct, sans filtre médiatique.
🇪🇺 Telegram sent this message to all its users in France regarding Chat Control. People must know the names of those who try to steal their freedoms:
— Pavel Durov (@durov) October 14, 2025
Today, the European Union nearly banned your right to privacy. It was set to vote on a law that would force apps to scan every…
Un débat légitime sur des bases contestables
Au-delà de la rhétorique agressive de Telegram, la question de fond mérite l'attention. Les projets européens visant à réguler les contenus en ligne et à lutter contre les activités illégales soulèvent légitimement des interrogations sur la protection de la vie privée. Apple a d'ailleurs toujours défendu un chiffrement de bout en bout solide sur ses services, notamment avec iMessage, tout en acceptant de collaborer avec les autorités dans le cadre légal établi.
Néanmoins, la manière dont Telegram présente ces enjeux simplifie excessivement la réalité et transforme un débat technique complexe en affrontement politique binaire. En dramatisant le propos et en désignant des responsables nommément, la plateforme franchit la ligne entre information et manipulation politique de ses utilisateurs.
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