Spotify victime d’un piratage musical colossal de 300 téraoctets
Alexandre Godard- Il y a 1 heure
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Un groupe de pirates militants a extrait et publié près de 300 téraoctets de données musicales de Spotify, incluant 86 millions de fichiers audio, dans ce qui constitue l’une des plus importantes fuites de l’histoire du streaming musical.
Spotify victime d’un piratage musical colossal
Le collectif Anna’s Archive, habituellement connu pour archiver des livres et publications académiques, vient de frapper un grand coup. Selon leurs déclarations, ils ont réussi à extraire les métadonnées de 256 millions de morceaux et les fichiers audio complets de 86 millions de titres, représentant environ 99,6 % des écoutes totales sur Spotify. L’ensemble est diffusé via des torrents massifs organisés par popularité, offrant théoriquement à quiconque possède l’espace de stockage nécessaire la possibilité de créer son propre clone de Spotify.
Dans un communiqué obtenu par Billboard, Spotify confirme l’incident et précise que des tactiques illégales ont été utilisées pour contourner les protections DRM et accéder aux fichiers audio de la plateforme. La société suédoise a immédiatement lancé une enquête approfondie, bien qu’elle minimise l’impact pour les utilisateurs, aucune donnée personnelle n’ayant apparemment été compromise dans cette opération.
Anna’s Archive justifie cette action massive au nom de la préservation culturelle, affirmant vouloir créer la première archive musicale ouverte et accessible au public. Le groupe reconnaît que Spotify ne possède pas toute la musique mondiale, mais considère cette base comme un excellent point de départ. Les fichiers ont été récupérés dans leur qualité d’origine de streaming, soit environ 160 kbps au format OGG Vorbis, prioritisant les titres les plus écoutés selon l’algorithme de popularité de Spotify.
Cette fuite soulève d’importantes questions juridiques et éthiques. Si les défenseurs y voient un acte de sauvegarde du patrimoine culturel numérique, l’industrie musicale risque de réagir avec fermeté, comme elle l’a fait par le passé contre des initiatives similaires. Au-delà du risque de clones pirates, l’inquiétude principale concerne l’utilisation potentielle de ces données pour entraîner des modèles d’intelligence artificielle génératifs sans licence appropriée.


















