Le Parquet russe a demandé à classer Facebook comme organisation terroriste
- Julien Russo
- Il y a 3 ans (Màj il y a 3 ans)
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Depuis plusieurs jours, Facebook et Instagram ne sont plus accessibles en Russie, le groupe Meta qui détient ces deux applications est aujourd'hui considéré comme une entreprise dangereuse laissant volontairement véhiculer la haine envers les dirigeants russes et l'armée. La tension est récemment montée entre la Russie et le groupe de Mark Zuckerberg, des poursuites sont désormais engagées.
Facebook poursuivi par la Russie
Depuis que le conflit a éclaté entre la Russie et l'Ukraine, le pays de Vladimir Poutine fait l'objet d'une multitude de sanctions économiques, mais aussi de préjugés envers les Russes. En effet, si beaucoup n'ont rien demandé et n'encouragent pas les actions graves de leur président, de nombreuses personnes en Russie comme dans les pays étrangers sont visées quotidiennement par des discriminations.
Cette atmosphère néfaste et malsaine aurait largement été entretenue par les différents réseaux sociaux comme Facebook ou encore Instagram, le gouvernement russe a annoncé des poursuites judiciaires à l'encontre du groupe de Mark Zuckerberg. Selon les propos du Kremlin, la modération de Facebook a volontairement laissé circuler des messages de haines, d'incitation à la violence ou même d'appels aux meurtres contre des Russes, mais aussi des personnes haut placées dans le pays.
Cette situation, le groupe Meta l'assume. Dans un rapport de Reuters qui a été publié aujourd'hui, il est ouvertement dit que les appels aux meurtres envers Vladimir Poutine ou l'armée russe ne seront pas censurés :
Les plateformes Meta permettront aux utilisateurs de Facebook et Instagram de certains pays d'appeler à la violence contre les Russes et les soldats russes dans le contexte de l'invasion de l'Ukraine, selon des courriels internes vus par Reuters jeudi, dans le cadre d'un changement temporaire de sa politique de discours de haine.
La société de réseaux sociaux autorise également temporairement certains messages qui appellent à la mort au président russe Vladimir Poutine ou au président biélorusse Alexandre Loukachenko, selon des courriels internes adressés à ses modérateurs de contenu.
Dans un communiqué, le porte-parole de Meta révèle ce changement de politique de modération en interne. L'entreprise reconnait qu'en temps normal, un post incitant à la haine envers un dirigeant russe serait immédiatement supprimé et l'auteur du post sanctionné, mais depuis le conflit Russie - Ukraine, il est possible de faire exception.
Un message du type "mort aux envahisseurs russes" n'est plus réprimé sur Instagram et Facebook.
Cependant, le porte-parole de Meta a affirmé que les messages poussant à la haine ou aux meurtres de civils russes restent interdits quoiqu'il se passe. Sur ce point, le gouvernement russe aurait ouvertement menti et aggravé les choses.
Une première pour le groupe Facebook
Depuis toujours, l'entreprise de Mark Zuckerberg se bat contre l'incitation à la haine ou les appels aux meurtres. C'est la première fois que le groupe le permet sur ses réseaux à l'encontre de Vladimir Poutine, le président biélorusse ou l'armée russe.
Toutefois, il y a quelques conditions à respecter, il est par exemple interdit de communiquer une méthode, une position géographique ou une indication qui montrerait que l'appel au meurtre va trop loin.
Quel pays est autorisé à exprimer sa haine envers l'armée russe ?
Ce changement de politique "temporaire" sur les appels à la violence à l'encontre des soldats russes s'applique uniquement à quelques pays, selon Reuters, il s'agit de :
- L'Arménie
- L'Azerbaïdjan
- L'Estonie
- La Géorgie
- La Hongrie
- La Lettonie
- La Lituanie
- La Pologne
- La Roumanie
- La Russie
- La Slovaquie
- L'Ukraine
Pour se justifier d'un tel changement de politique en interne, le groupe Meta explique :
Nous le faisons parce que nous avons observé que dans ce contexte spécifique, les "soldats russes" sont utilisés comme mandataire de l'armée russe. La politique de discours de haine continue d'interdire les attaques contre les Russes.
Avec ce positionnement, Meta ne reviendra probablement jamais en Russie tant que Vladimir Poutine sera chef d'État.
La Russie a décidé de se battre contre cette nouvelle politique inadmissible, le parquet russe a demandé de classer l'entreprise de Mark Zuckerberg comme une "organisation terroriste".
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