La nouvelle taxe d'Apple en Europe effraye les développeurs d'applications gratuites
- Alban Martin
- Il y a 11 mois
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Les développeurs européens, plus spécifiquement ceux de l'Union européenne, qui choisissent d'adhérer aux nouvelles conditions commerciales d'Apple auront droit à une nouvelle taxe. Comme nous l'avons vu hier, ils doivent payer une "redevance technologique de base" (CTF) de 0,50 € pour chaque installation d'application au-delà d'un million d'installations, un modèle qui risque de ruiner les développeurs d'applications gratuites ou "freemium".
Apple instaure une taxe injuste
Apple explique qu'elle ne facture pas le premier million d'installations annuelles par compte développer, mais au-delà, les développeurs commenceront à devoir sortir le chéquier. Une application gratuite ou freemium qui devient "virale" et est téléchargée plus d'un million de fois pourrait être contrainte de payer des frais astronomiques, comme le montrent les estimations partagées par le développeur Steve Troughton-Smith.
Selon les nouvelles conditions européennes d'Apple, une application gratuite qui obtient deux millions de "premières installations" annuelles devrait payer des frais estimés à 45 290 dollars par mois, selon le calculateur de frais d'Apple, soit plus d'un demi-million de dollars par an, même si elle ne gagne pas d'argent.
Ce modèle n'est pas viable pour les applications gratuites, même avec de la publicité comme iSoft, et les applications "freemium" (qui comptent sur les in-apps) devraient gagner au moins 0,50 € par utilisateur pour atteindre le seuil de rentabilité. Une application freemium installée par des milliers d'utilisateurs qui ne paient pas pourrait se retrouver à devoir beaucoup plus que ce qu'elle gagne. Les développeurs devront probablement rendre payantes leurs applications pour s'assurer qu'elles rapportent suffisamment d'argent.
Heureusement, les développeurs d'applications gratuites et freemium peuvent toutefois choisir de s'en tenir aux conditions commerciales actuelles de l'App Store d'Apple au lieu d'opter pour les nouvelles conditions. Dans ce cas, rien ne changerait et les développeurs d'applications continueraient à payer une commission de 15 à 30 % à Apple.
Ceux qui passeront à la nouvelle formule paieront donc la taxe de 0,50 € par installation au-delà d'un million. S'ils passent par l'App Store, les développeurs devront aussi verser une commission de 10 à 17 % à Apple. Dans le cas d'une boutique d'applications alternative, il n'y a pas de commission.
Les différents moyens d'Apple pour gagner de l'argent
Les frais peuvent être estimés pour les conditions existantes et les nouvelles conditions à l'aide d'un calculateur dédié qu'Apple a mis à la disposition des développeurs.
Voici un aperçu des options disponibles :
- Accord actuel sur l'App Store - Les développeurs versent à Apple une commission de 15 à 30 %. En dessous d'un million de chiffre d'affaires, une commission de 15 % est versée dans le cadre du programme App Store Small Business, et au-dessus d'un million de dollars, une commission de 30 % est versée. Les abonnements donnent lieu à une commission de 30 % la première année et de 15 % à partir de la deuxième année.
- Nouvelles conditions, distribution sur l'App Store - La commission passe de 30 % à 17 % et de 15 % à 10 %. L'utilisation du système de paiement d'Apple entraîne des frais supplémentaires de 3 %, de sorte que la commission se situe entre 13 et 20 % pour un développeur qui opte pour les nouvelles règles et utilise les achats in-app. La commission de 3 % ne s'applique pas aux développeurs qui utilisent d'autres systèmes de paiement. Les développeurs doivent également payer 0,50 € par installation d'application par utilisateur chaque année après 1 million d'installations.
- Nouvelles conditions, distribution alternative dans les magasins d'applications - Pas de commission, mais les développeurs doivent payer 0,50 € par installation d'application par utilisateur chaque année après 1 million d'installations d'applications.
Vous l'aurez compris, Apple a bel et bien créé un modèle économique toujours plus lucratif, tout en "s'ouvrant" à la concurrence. Des acteurs comme Spotify et ses 500 millions d'utilisateurs pourraient vite réagir...
Heureusement, Apple renonce à cette redevance pour les organisations à but non lucratif, les établissements d'enseignement agréés et les entités gouvernementales approuvées.