X met fin à ses opérations au Brésil suite à la censure
- Julien Russo
- Il y a 3 mois (Màj il y a 3 mois)
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Si Elon Musk a dépensé plus de 40 milliards de dollars dans le rachat de Twitter, c’est principalement pour « redonner » une liberté d’expression que n’avait plus le réseau social depuis plusieurs années. Sans grande surprise, quand des ordonnances de censure arrivent du jour au lendemain pour bloquer certains comptes afin qu’ils ne puissent plus s’exprimer, la direction de X n’est évidemment pas coopérante. C’est justement ce qui se passe actuellement au Brésil !
X arrête ses opérations au Brésil, mais reste disponible aux utilisateurs
Le réseau social X a récemment annoncé une décision choc : l’arrêt de ses opérations au Brésil. Malgré cela, le service reste accessible aux utilisateurs brésiliens, mais cette mesure implique l’arrêt complet des activités commerciales du réseau social dans le pays, y compris la fermeture de bureaux, la suspension des investissements, ainsi que l’arrêt des activités de marketing et du support local. Cependant, la modération des contenus restera en place pour assurer un contrôle des publications et éviter un retrait de l’application de l’App Store et du Play Store.
Cette décision intervient dans un contexte de conflit juridique avec Alexandre de Moraes, un juge de la Cour suprême du Brésil. Le désaccord a pour origine le refus de X de bloquer certains comptes dans le cadre d’une enquête sur la désinformation électorale et les “milices numériques”. Les comptes visés dans le cadre de l’enquête étaient ceux d’un parlementaire, d’un pasteur et de l’épouse d’un ancien parlementaire.
Le juge Moraes (fermement opposé à la position du réseau social) a émis des menaces d’arrestation à l’encontre du représentant légal de X au Brésil si les ordres de censure n’étaient pas respectés dans les plus brefs délais. Ce conflit a pris une ampleur considérable en l’espace de quelques jours, plaçant le réseau social sous une pression juridique et médiatique sans précédent dans le pays.
Face à cette escalade, X a pris la décision de suspendre ses opérations au Brésil, invoquant la nécessité de garantir la sécurité de ses employés. Elon Musk a exprimé ses craintes qu’une vague d’arrestations n’atteigne les employés de X au Brésil et que les bureaux de l’entreprise ne soient perquisitionnés, une telle situation pourrait sérieusement nuire à l’image du réseau social dans le pays. Musk a donc préféré arrêter les activités de l’entreprise plutôt que de risquer des répercussions graves pour son personnel et ses infrastructures locales.
Par ailleurs, Alexandre de Moraes a lancé une enquête criminelle contre Elon Musk lui-même, suite à la déclaration de ce dernier affirmant qu’il ne se conformerait pas à la décision judiciaire ordonnant le blocage des comptes concernés.
Un changement de stratégie de dernière minute
Malgré les déclarations initiales d’Elon Musk en faveur de la liberté d’expression, X a finalement choisi de bloquer les comptes en question, précisant toutefois que cette mesure pourrait être temporaire. L’objectif serait de trouver une solution alternative pour éviter toute forme de censure, tout en respectant les lois locales. Elon Musk continue de soutenir que chaque personne a le droit de s’exprimer librement sur X, à condition de respecter les conditions générales d’utilisation de la plateforme. Il a plusieurs fois réaffirmé publiquement l’importance de promouvoir la liberté d’expression dans une démocratie. Selon Musk, une démocratie sans liberté d’expression, où la censure règne et peut atteindre n’importe qui, est une démocratie malade et vouée à disparaître.
Dans une récente déclaration, Elon Musk a affirmé qu’Alexandre de Moraes “devrait démissionner ou être destitué”, ce qui n’a fait qu’augmenter la bataille médiatique entre le milliardaire et le juge de la Cour suprême brésilienne, ces dernières heures.
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