Le gendarme boursier US attaque Elon Musk pour des irrégularités dans le rachat de Twitter
- Nadim Lefebvre
- Il y a 4 heures (Màj il y a 4 heures)
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Le feuilleton juridique entre Elon Musk et la Securities and Exchange Commission (SEC) connaît un nouveau rebondissement. Le gendarme boursier américain vient de déposer une plainte contre le milliardaire, l'accusant d'avoir violé les règles de transparence lors de l'acquisition de Twitter en 2022, devenu depuis X. Une affaire qui pourrait lui coûter très cher.
Des manœuvres financières douteuses
La SEC reproche à Elon Musk d'avoir délibérément tardé à déclarer sa prise de participation dépassant les 5% dans Twitter en mars 2022. Selon la réglementation américaine, un investisseur doit signaler dans un délai de 10 jours toute acquisition dépassant ce seuil. Or, Musk aurait attendu 11 jours supplémentaires, jusqu'au 4 avril, pour officialiser sa position.
Cette omission lui aurait permis de poursuivre ses achats d'actions à un prix artificiellement bas, économisant au passage plus de 150 millions de dollars. Une fois l'annonce rendue publique, le cours de l'action Twitter avait bondi de 27%, démontrant l'impact considérable de cette information sur la valorisation de l'entreprise. Les actionnaires ayant vendu leurs titres durant cette période se sont donc retrouvés lésés.
Un contexte politique particulier
Cette nouvelle bataille juridique intervient dans un timing particulier, à quelques jours de la passation de pouvoir à la SEC. Gary Gensler, l'actuel président de l'institution, s'apprête à céder sa place à Paul Atkins, le candidat nommé par Donald Trump. Ce changement de direction pourrait s'avérer favorable à Musk, qui s'est récemment rapproché de Trump et disposerait même désormais d'un bureau dans le complexe de la Maison Blanche selon certaines sources.
Alex Spiro, l'avocat du milliardaire, a vivement réagi en qualifiant cette plainte "d'aveu" que la SEC ne dispose pas d'un "véritable dossier". Il dénonce une "campagne de harcèlement de plusieurs années" contre son client, qui avait déjà rejeté une offre de règlement à l'amiable en décembre dernier.
Pour rappel, les relations entre Musk et la SEC sont tendues depuis longtemps. En 2018, le régulateur avait déjà sanctionné le patron de Tesla pour des tweets concernant une possible privatisation de l'entreprise, le contraignant à payer une amende de 20 millions de dollars et à renoncer à la présidence du conseil d'administration. Elon Musk est également accusé de manipuler des cours de bourse ou de cryptomonnaies en s'adonnant à des pratiques de délits d'initié.
Si la sanction pourrait s'avérer très onéreuse pour le milliardaire, ce n'est pas ce qui le freinera dans son ascension. Disposant d'un pouvoir politique très fort depuis l'élection de Donald Trump et d'une tribune populaire à ciel ouvert avec X, Elon Musk n'a jamais été aussi puissant. On voit mal comment des sanctions liées à des malversations passées pourraient l'empêcher de parvenir à ses fins.
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