L'UE se couche en partie face à Apple et Trump sur le DMA
Alban Martin
- Il y a 3 jours
- 💬 15 coms
- 🔈 Écouter
Apple devrait être sanctionnées par des amendes et une injonction de réviser ses politiques de l'App Store dans l'Union européenne dès la semaine prochaine, selon un rapport du Financial Times citant "des personnes familières avec le sujet". Cependant, les sanctions seraient bien moins sévères que prévu, en partie en raison des craintes de représailles de la part du président américain Donald Trump.
Des amendes minimales
En vertu de la loi sur les marchés numériques (DMA), Apple pourrait encourir des amendes allant jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires mondial, soit potentiellement des dizaines de milliards de dollars. Pourtant, l'UE semble revoir son approche. Après un changement de direction dans le domaine de la concurrence en décembre et le départ de Margrethe Vestager, la Commission européenne emmenée par Teresa Ribera privilégie désormais la conformité des grandes entreprises technologiques aux réglementations plutôt que l'imposition d'amendes colossales, selon notre confrère. Des sources indiquent que les amendes visant Apple resteront bien en deçà du seuil maximum, qualifiées de "minimales" pour son incapacité à se conformer pleinement aux exigences du DMA.

Trump fait peur
Cette décision de réduire les sanctions est en partie motivée par le souhait d'éviter de provoquer le président Donald Trump, qui s'est fermement opposé aux enquêtes de l'UE sur les géants technologiques américains comme Apple et Meta. Pendant sa campagne, Trump a affirmé que le PDG d'Apple, Tim Cook, l'avait personnellement appelé pour exprimer sa frustration face aux régulateurs européens — une relation renforcée par le don d'un million de dollars du patron d'Apple au fonds d'inauguration de Trump. Depuis son entrée en fonction, Trump a qualifié les amendes de l'UE d'"extorsion à l'étranger" et d'"une forme de taxation", menaçant même le mois dernier d'imposer des tarifs douaniers à l'Europe pour contrer ces mesures contre les entreprises américaines. Comme quoi, le bon vieux rapport de force fonctionne toujours.
Ce changement de stratégie de l'UE fait suite à des rapports antérieurs du Financial Times en janvier, qui suggéraient que le bloc "réévaluait ses enquêtes sur les groupes technologiques" après l'élection de Trump. L'UE a rejeté ces allégations, affirmant qu'aucune révision formelle n'était en cours et que des réunions de routine évaluaient simplement l'état des enquêtes en cours. Pourtant, malgré les efforts d'Apple avec le sideloading, les apps par défaut, les paiements alternatifs, les jeux en streaming ou encore le choix du navigateur au lancement, l'UE demande à ce que la firme ouvre AirPlay et AirDrop dès iOS 19.
À priori, les plans de la Commission européenne seront présentés aujourd'hui aux 27 États membres de l'UE, avec une annonce officielle attendue la semaine prochaine.