MacBook A18 Pro : opportunité ou erreur stratégique ?

macbook air m1 icon.pngAvec les rumeurs d'un MacBook d'entrée de gamme équipé d'une puce A18 Pro pour le printemps 2026, Apple semble vouloir bousculer sa propre gamme. Cette machine au nom de code J700 marquerait une rupture stratégique majeure : pour la première fois, un ordinateur portable Mac abandonnerait les puces de la série M au profit d'un processeur initialement conçu pour l'iPhone. Derrière cette décision se cache une ambition claire mais périlleuse : s'attaquer frontalement aux Chromebooks sur leur terrain, notamment dans le secteur éducatif américain où ces derniers règnent en maîtres avec 55% de parts de marché. Mais cette stratégie soulève autant de questions qu'elle n'en résout, entre positionnement flou et risque de cannibalisation interne.

Les fantômes du MacBook 12 pouces

L'histoire se répète parfois, et Apple le sait mieux que quiconque. Entre 2015 et 2017, la marque avait tenté l'expérience d'un MacBook ultra-compact de 12 pouces, une machine censée incarner l'avenir de la mobilité. Sauf que la réalité technique s'est avérée bien moins rose que la promesse marketing. Équipé de processeurs Intel Core M sous-cadencés pour tenir dans un châssis minuscule, ce MacBook souffrait d'une lenteur frustrante et d'une gestion thermique catastrophique. Les limitations imposées par Intel étaient multiples : impossible d'intégrer plus de 16 Go de RAM, des ports Thunderbolt limités, et une dépendance totale aux choix du fondeur californien.​

Avec Apple Silicon, la donne a radicalement changé. Les puces conçues en interne par Apple ont permis aux MacBook Air M1 et M2 de conjuguer finesse, silence et performances exceptionnelles. C'est précisément cette maîtrise technologique qui pourrait permettre à Cupertino de ressusciter le concept d'un MacBook vraiment abordable sans reproduire les erreurs du passé. La puce A18 Pro, avec ses performances qui rivalisent dans certains benchmarks avec le M1, promet une autonomie remarquable et une chauffe maîtrisée dans un format compact de 13 pouces. L'architecture ARM et le process de gravure en 3 nm de seconde génération garantissent une efficacité énergétique que les anciennes puces Intel n'auraient jamais pu atteindre (et n'y parviennent toujours pas).

macbook air m3 concept

Une puce A dans un Mac, presque une première

Techniquement parlant, ce MacBook d'entrée de gamme ne sera pas le tout premier Mac équipé d'une puce de la série A. En 2020, lors de l'annonce historique de la transition vers Apple Silicon, la firme avait proposé aux développeurs un kit de transition sous forme de Mac mini embarquant une puce A12Z Bionic, celle-là même qui équipait l'iPad Pro de l'époque. Mais il s'agissait d'un simple outil de développement prêté pour 500 dollars, destiné à faciliter l'adaptation des applications avant l'arrivée des vraies puces M. Jamais un produit grand public n'avait franchi ce cap.​

Avec l'A18 Pro, Apple franchit donc un seuil psychologique important. Cette puce intègre 8 Go de mémoire unifiée et prend en charge Apple Intelligence, les nouvelles fonctionnalités d'IA maison, si tant est qu'elles existent encore. Sur le papier, elle devrait offrir des performances largement suffisantes pour de la bureautique, de la navigation web et même du montage photo léger. Mais symboliquement, ce choix représente une forme de déclassement : tous les Mac actuels bénéficient de puces M, spécifiquement optimisées pour macOS et les charges de travail professionnelles. En optant pour une puce d'iPhone, Apple crée une nouvelle catégorie, un Mac de seconde zone qui ne dit pas son nom.​ Mais a-t-on vraiment besoin de plus pour utiliser Word toute la journée ?

puce a18 pro iphone 16 pro die shot

Le piège du positionnement

Mais la stratégie d'Apple peut être difficile à tenir sur le moyen terme. Sur le papier, l'objectif est limpide : séduire le marché éducatif américain où les Chromebooks trustent 60% des ventes globales en proposant enfin un Mac vraiment accessible. Mais à quel prix exactement ? Les MacBook Air M2 se négocient actuellement autour de 750 euros (suivez le lien précédent), et les modèles M1 reconditionnés descendent encore plus bas. Si le MacBook à puce A se positionne dans cette fourchette, il cannibalise sa propre gamme en proposant moins de puissance pour le même tarif. S'il descend à 500-600 euros pour vraiment concurrencer les Chromebooks qui oscillent entre 150 et 600 euros, il risque de dégrader l'image premium d'Apple.​

Cette équation rappelle le dilemme de l'iPhone 16e, qui flirte entre milieu et haut de gamme sans jamais vraiment être un produit d'entrée de gamme bon marché. Mais contrairement à l'iPhone 16e qui embarque une puce A presque identiques au modèle flasgship de la même année, ce MacBook subirait une véritable régression technologique par rapport aux Air actuels. Là où l'iPhone 16e maintient l'essentiel des performances haut de gamme dans un châssis moins moderne, le MacBook A sacrifierait la puissance brute, la connectivité (probablement un seul port USB-C comme en 2015), la qualité d'écran, et potentiellement même les matériaux de construction au profit d'un châssis en plastique.​ On espère quand même qu'Apple choisira au moins le châssis du MacBook Air M1 ; se passer de l'encoche au profit d'une construction en aluminium est un bon deal.

Les compromis techniques nécessaires pour atteindre un prix compétitif sont nombreux : moins de RAM (probablement 8 Go maximum), un écran LCD plutôt que mini-LED, une construction moins premium, une autonomie peut-être excellente mais des performances en retrait dès que les tâches se complexifient. Apple devra naviguer sur un fil extrêmement ténu : proposer un produit suffisamment attrayant pour convaincre les acheteurs de Chromebooks, sans pour autant frustrer ceux qui découvriraient qu'un MacBook Air d'ancienne génération fait objectivement mieux pour une poignée d'euros de plus. Dans un marché où le Chromebook moyen coûte 300 dollars, difficile d'imaginer Apple descendre sous la barre psychologique des 699 dollars sans compromettre sérieusement l'expérience utilisateur. En revanche, on peut imaginer que si le MacBook A18 Pro coûte légèrement plus cher qu'un Chromebook ou Windows équivalent, les consommateurs seront prêts à débourser légèrement plus pour une expérience utilisateur bien meileure. Le pari est osé, et seule l'exécution finale permettra de juger si cette incursion dans l'entrée de gamme relève du coup de génie ou du faux pas stratégique. Encore une fois, tout sera une question de prix.

2 réactions

Nadim (rédacteur)

@Tintinlunique - iPhone : Je n’ai jamais écrit un seul article avec IA. A quand un commentaire positif de Tintinlunique ?

27/12/2025 à 11h50

Tintinlunique - iPhone

À quand des articles non généré par ia ? Les gens paient pour ça ?

27/12/2025 à 11h15

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