Une Apple Watch aide à démasquer une fausse agression
- Julien Russo
- Il y a 5 ans
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L'Apple Watch a révolutionné le quotidien de nombreuses personnes, mais elle a aussi révolutionné le travail des policiers dans le cadre des enquêtes ! L'histoire insolite du jour nous vient du Michigan aux États-Unis. Sean Samitt, un homme de 26 ans est sorti d'une synagogue, et a affirmé avoir été victime d'une attaque au couteau, cependant d'après son Apple Watch il n'a pas dit la vérité...
L'incroyable enquête de la police de West Bloomfield
Quand on va déposer une plainte au commissariat pour une agression, la police prend toujours en compte tous les détails qui lui permettront d'avancer dans l'enquête pour trouver le ou les coupables, mais malgré tout, elle garde toujours en tête que la déclaration que vous avez fait peut être mensongère. Ça arrive malheureusement souvent, avec des personnes qui veulent attirer l'attention.
Sean Samitt a été hospitalisé le 15 décembre après une attaque au couteau à la sortie d'une Synagogue, il s'est rendu directement en voiture à l'hôpital Henry Ford où il a été pris en charge en urgence. Quand il a expliqué aux médecins avoir été victime d'une attaque au couteau, ils se sont empressés d'appeler la police pour qu'ils viennent prendre sa déposition.
L'homme de 26 ans avait déjà préparé son discours pour les policiers. Il a expliqué qu'un homme criant des propos antisémites avait sauté sur lui pour le planter avec un couteau, tout ça aurait eu lieu sur le parking de la synagogue. Immédiatement la police imagine un malade mental voulant tuer des juifs.
Cependant, dans la tête de certains agents qui avaient fait le déplacement, les blessures au couteau et les déclarations de l'homme laisse planer le doute sur la véracité des faits.
Ils vont prendre la déclaration au sérieux, mais vont quand même chercher à vérifier si l'homme de 26 ans dit la vérité.
La police se sert d'une caméra et de l'Apple Watch pour prouver que cela est faux
Il n'aura pas fallu bien longtemps à la police pour voir que la plainte était complètement fausse.
Deux éléments sont entrés en jeu : une caméra installée sur une propriété privée et l'Apple Watch du suspect.
La police de West Bloomfield s'est rendue au parking de la synagogue et a regardé attentivement les alentours. Surprise, une caméra de sécurité d'un voisin du lieu de culte avait un angle de vue assez intéressant sur le parking. Ils ont alors regardé les images de surveillance et ont vu l'homme de 26 ans se poignarder. La qualité de la vidéo laissait un peu à désirer comme il y avait pas mal de distance entre la caméra et le parking.
À ce moment précis, plusieurs policiers étaient catégoriques, cet homme était un menteur. Pour d'autres, la mauvaise qualité de la vidéo laissait encore planer un doute sur la présence d'une deuxième personne !
C'est là qu'un policier connaisseur de l'univers Apple a proposé à ses collègues de faire parler l'Apple Watch de la victime. En effet, la montre connectée d'Apple suit de près le rythme cardiaque quand elle est portée au poignet.
Après plusieurs minutes de décryptage des relevés de l'Apple Watch sur le rythme cardiaque avant la soi-disant agression, pendant et après, il en a été conclu que Sean Samitt avait bien tout inventé.
L'Apple Watch n'a relevé aucune augmentation du rythme cardiaque pendant l'agression. Dans la logique des choses, quand quelqu'un vous saute dessus avec un couteau, les battements de votre coeur sont censés faire un bond phénoménal à cause de la peur que l'acte malveillant génère.
Pour Sean Samitt, pendant la durée de l'agression, le rythme des battements de son coeur était régulier, comme le reste de la journée !
L'analyse du rythme cardiaque a aussi permis de s'assurer que la "victime" n'avait pas perdu connaissance, comme il l'affirmait dans sa déclaration.
Affaire conclue ! La police de West Bloomfield avait la confirmation de ce qu'elle pensait dès le début.
L'homme au pied du mur
Peu différent de ce qu'on voit dans les films et les séries, l'homme a été convoqué dans une salle du commissariat pour un interrogatoire. Les policiers ont montré les preuves qu'ils avaient recueillies, soit les images de la vidéo-surveillance, mais aussi les relevés du rythme cardiaque enregistrés par l'Apple Watch.
Sean Samitt mis au pied du mur a avoué que tout cela était inventé. Il a expliqué :
J'ai mis le couteau pour voir à quelle profondeur il allait parce que je n'étais pas vraiment sûr, puis j'ai probablement enfoncé le couteau un peu plus.
Il était alors logique à ce stade de l'enquête de se demander : " cet homme est-il fou ?". Pas vraiment. En réalité il s'agissait d'une stratégie pour rompre le contrat qu'il avait avec le Temple Kol Ami, en réalité Sean Samitt était salarié de la synagogue.
Au lieu de tout simplement démissionner et passer à autre chose, il a préféré simuler une attaque antisémite pour avancer à son employeur le fait qu'il ne pouvait plus venir travailler à cause du traumatisme qu'avait généré l'agression.
Mentir aux autorités engendre de graves conséquences
Bien évidemment, il est strictement interdit de mentir lors du dépôt d'une plainte. La vérité finit toujours par se savoir, surtout avec les moyens qu'a la police pour enquêter. Sean Samitt a été arrêté le 20 décembre 2019 et traduit en justice le jour même.
Des audiences préliminaires auront lieu le 14 janvier.
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