80 000 caméras et la reconnaissance faciale dans les transports
- Alexandre Godard
- Il y a 3 ans (Màj il y a 3 ans)
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Valérie Pécresse s'est exprimée ce matin auprès de France Info au sujet de la sécurité dans les gares. Elle en a profité pour annoncer ses idées et adouber le travail effectué ces dernières années. Problème, la loi française ne l'autorise pas à mettre en place le système qu'elle souhaite implanter pour le futur. Explications.
La reconnaissance faciale dans les gares pour lutter contre la délinquance
Valérie Pécresse, présidente sortante de la région Ile-de-France propose d'utiliser l'intelligence artificielle couplée aux caméras de vidéosurveillance pour améliorer la sécurité des usagers dans les gares parisiennes.
Comme elle l'a déclaré sur France Info ce matin, ses équipes ont déployé pas moins de 80 000 caméras de vidéoprotection et d'ici environ six mois, elles seront toutes reliées dans un centre de commandement appartenant à la police des transports afin d'harmoniser ce travail et de le rendre beaucoup plus efficace.
Mais pour que les résultats soient encore plus probants, elle souligne qu'elle a besoin de faire usage de la fameuse intelligence artificielle qui ne cesse de remplacer l'humain ces dernières années. Grâce à l'IA, il serait possible de repérer 30% de délits flagrants en plus et de détecter les pickpockets non visibles à l'œil nu et même les harceleurs de femmes.
Le souci, vous l'avez deviné, il se trouve au niveau de la loi. Comme elle le souligne, la loi actuelle ne lui permet pas de mettre en place le système exact qu'elle souhaite à cause de cette fameuse reconnaissance faciale, interdite en France, sans oublier la conservation des données même si elle dit ne pas en avoir besoin.
Je demande un débat national avec une vraie consultation sur les aspects éthiques, je l'ai demandé au gouvernement depuis six mois, notamment sur le recours à l'intelligence artificielle, sans reconnaissance faciale. Elle explique avoir voulu utiliser cette technologie pour contrôler le port du masque pendant la pandémie, mais au bout d'un moment, on nous a dit : non, vous n'avez pas le droit, la loi ne l'autorise pas".
Toujours dans le but de protéger les usagers, elle exprime son souhait de matcher les visages à l'entrée des gares comme ce qu'il se fait dans les aéroports afin de repérer encore une fois les potentiels condamnés ou recherchés pour actes terroristes. Encore une fois, elle insiste sur le fait qu'aucunes données ou images ne seraient conservées.
Pour finir, elle ajoute que les sanctions contre les pickpockets et harceleurs en tout genre devraient être durcies. Plutôt qu'une simple amende qui n'empêche pas le délinquant de revenir le lendemain recommencer au même endroit, elle souhaite interdire durant plusieurs mois l'accès aux transports pour celui-ci. Bien évidemment, il faut que ce système d'intelligence artificielle soit mis en place pour que cela soit faisable.
Les travaux d'intérêt général
Aucun rapport avec les transports cette fois-ci mais elle a également évoqué les TIG (travaux d'intérêt général) qu'elle souhaite réguler. Selon elle, la création d'une agence francilienne des TIG pour les primo-délinquants serait une bonne chose.
Comme d'autres avant elle, elle insiste sur l'importance de sanctionner tout de suite, dès le plus jeune âge afin d'éviter les récidives. Si cette agence voyait le jour, les juges pourraient prononcer davantage de TIG et ils seraient effectués beaucoup plus rapidement qu'actuellement (400 jours).
La construction de nouvelles prisons et de centres éducatifs serait un plus pour que le tout fonctionne de la meilleure manière possible.