L'Europe pourrait obliger Apple à accepter les stores et les paiements tiers ce mois-ci
- Julien Russo
- Il y a 3 ans
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C'est un véritable bras de fer qui dure depuis plusieurs années : l'Europe veut mettre fin à l'exclusivité de l'App Store sur les appareils de l'écosystème Apple et souhaite également ouvrir les paiements tiers aux développeurs. Évidemment, la firme de Cupertino ne voit que des contraintes à ce modèle économique qui lui fera perdre de l'argent et qui mettra en danger la sécurité et la confidentialité des utilisateurs.
Une obligation dès ce mois-ci ?
Selon un récent rapport du Wall Street Journal, l'Union européenne pourrait bientôt rompre définitivement la politique d'Apple sur la distribution des apps et les paiements entre utilisateurs et développeurs. La nouvelle législation est en cours de préparation depuis plusieurs années et celle-ci arrive enfin à son terme pour une application de manière imminente.
Ce que veut l'UE, c'est une véritable "Loi sur les marchés numériques", elle aura pour objectif de complètement casser ce que propose Apple depuis des années avec ses iPhone, iPad, Apple Watch et Apple TV.
Autrement dit, les clients européens pourront télécharger leurs applications sur des stores tiers qui ne sont pas gérés par Apple et il sera aussi possible de réaliser des transactions financières par un autre moyen que le paiement classique de l'App Store. Les développeurs pourront ajouter des systèmes de paiements comme Amazon Pay, PayPal, Skrill... Apple pourrait même ne pas avoir son mot à dire à ce sujet !
L'Union européenne a totalement conscience qu'Apple n'est pas du tout pour ce type de pratique, cela va à l'encontre de ses propres principes sur la sécurité et le respect de la vie privée de ses millions d'utilisateurs.
Pour l'UE, ces deux points sont évidemment importants, mais ils ne peuvent pas être utilisés pour placer Apple dans un contexte anticoncurrentiel en éliminant tout ce qui pourrait faire de l'ombre sur son business très lucratif qu'est l'App Store.
Selon le rapport, Apple pourrait être sanctionné de sommes conséquentes si elle venait à adopter le même comportement déjà aperçu aux Pays-Bas, c'est-à-dire préférer payer une amende toutes les semaines plutôt que respecter la loi.
Le non-respect de la loi sur les marchés numériques pourrait coûter à Apple des dizaines de millions de dollars qui se renouvelleraient de manières régulières. L'objectif est de dissuader la firme de Cupertino de frauder cette loi et d'imposer sa propre politique en Europe.
Craig Federighi s'est exprimé à propos de cette menace qui pourrait bientôt être mise à exécution par l'UE, selon ses déclarations, tous ces changements empêcheraient Apple de continuer à proposer la plate-forme sûre qu'ont déjà les utilisateurs européens.
Les gouvernements et les agences internationales du monde entier ont explicitement déconseillé les exigences en matière de sideloading, qui paralyseraient les protections de la vie privée et de la sécurité que les utilisateurs sont en droit d'attendre.
Apple a déjà eu l'occasion l'été dernier de dévoiler sa préoccupation auprès de Margrethe Vestager, la vice-présidente exécutive de la Commission européenne qui s'occupe de la concurrence numérique. Malheureusement, le géant californien n'a pas réussi à convaincre Vestager et la faire changer d'avis avec ses arguments sur la sécurité et la confidentialité. Après un entretien avec Tim Cook, la vice-présidente a préféré continuer le développement de cette loi sur les marchés numériques.
Combien de temps reste-t-il encore au modèle actuel de l'App Store ? Si pour l'instant il est impossible de le savoir, il faut comprendre que nous approchons progressivement de la fin d'une politique d'Apple qui existe depuis 2007.