Les apps de règles utilisées pour traquer les femmes qui avortent aux États-Unis ?
- Alexandre Godard
- Il y a 3 ans
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Dans notre monde connecté d'aujourd'hui, il est tout à fait normal que les femmes se servent d'une application dédiée au suivi des règles, qui simplifie la vie. En revanche, une énorme polémique est actuellement en cours en ce moment aux USA. En plein débat sur le droit à l'avortement, il se pourrait que ces applications revendent la data collectée et informent les autorités sur les femmes qui avortent.
Polémique autour des apps de suivi des règles aux USA
C'est le grand débat aux États-Unis ces derniers jours. En effet, la Cour Suprême du pays pourrait revenir en arrière en ce qui concerne le droit à l'avortement, une prise de parole qui a fortement divisé. Pas plus tard que ce week-end, de nombreuses et nombreux américains ont manifesté dans les rues pour crier au scandale.
Pour rappel, le droit à l'avortement (droit à l'IVG), est autorisé aux États-Unis depuis 1973, soit depuis 49 longues années. La situation est très tendue et certaines militantes viennent de prendre la parole sur les réseaux sociaux pour évoquer la dangerosité des applications de suivi des menstruations.
D'après elles, des applications comme Clover, Clue, Flo ou encore Menstrual Period Tracker, pourraient se servir des données récoltées pour souffler à l'oreille du gouvernement le nom des femmes qui avortent. Elles expliquent que tout comme les applications de type commerce, celles de suivi de cycles menstruels ne possèdent pas la protection de la loi HIPPA (Health Insurance Portability and Accountability Act), qui garantit la vie privée des utilisateurs et empêche la récolte et la revente des données accumulées.
If you are using an online period tracker or tracking your cycles through your phone, get off it and delete your data.
— Elizabeth C. McLaughlin (she/her) (@ECMcLaughlin) May 3, 2022
Now.
Le plus inquiétant dans cette histoire, c'est que la police en personne peut acheter ces données et les consulter. Une centaine d'euros suffit pour se renseigner sur une personne. Autrement dit, si la Cour Suprême interdit le droit à l'IVG, un État qui choisirait cette voie pourrait traquer les femmes qui avortent et les poursuivre en justice. Une histoire qui fait froid dans le dos et qui nous rappelle surtout à quel point il est important de bien gérer des données personnelles sur internet même si ce n'est pas toujours facile.
Via : Slate
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