Google paie une fortune pour imposer Gemini sur les appareils Samsung
Alexandre Godard
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Le procès antitrust historique contre Google a révélé une stratégie agressive de la firme pour dominer le marché de l’intelligence artificielle. Depuis janvier 2025, Google verse à Samsung une somme mensuelle importante pour préinstaller son assistant IA, Gemini, sur les nouveaux appareils Galaxy S25, le positionnant comme assistant par défaut au détriment de Bixby.
Google Gemini : l'IA officielle pour Samsung
Lors du procès antitrust en cours aux États-Unis, il a été révélé que Google verse à Samsung une somme mensuelle considérable pour préinstaller son application d’IA générative, Gemini, sur les appareils Samsung. Ce partenariat, débuté en janvier 2025 avec le lancement du Galaxy S25, positionne Gemini comme assistant IA par défaut, supplantant Bixby. Ce type d’accord soulève une fois de plus des préoccupations antitrust, le ministère de la Justice (DOJ) accusant Google d’étendre son monopole de la recherche à l’IA en utilisant des tactiques similaires.
Une stratégie de domination par défaut
Peter Fitzgerald, vice-président des partenariats chez Google, a confirmé que cet accord de deux ans inclut des paiements fixes mensuels ainsi qu’un partage des revenus publicitaires générés par Gemini. Des documents internes suggèrent que Google envisageait des accords encore plus restrictifs, exigeant l’installation conjointe de Gemini, Search et Chrome.
Des pratiques antitrust répétées
Le DOJ critique ces accords, les comparant aux pratiques antérieures de Google pour maintenir son monopole sur la recherche en ligne. Des entreprises concurrentes, comme Microsoft et Perplexity, ont également tenté de conclure des accords similaires avec Samsung, mais Google a obtenu l’exclusivité grâce à ses paiements substantiels.

Vers des sanctions sévères
Le DOJ propose des mesures drastiques, telles que l’interdiction des accords de préinstallation par défaut, la cession du navigateur Chrome et l’obligation pour Google de partager ses données de recherche avec ses concurrents. Google, de son côté, plaide pour des régulations plus légères, affirmant que le marché est déjà compétitif.
Un précédent pour l’industrie technologique
Ce procès pourrait établir un précédent majeur pour la régulation des géants technologiques, en particulier concernant l’intégration de l’IA dans les écosystèmes existants. La décision finale du juge Amit Mehta, attendue d’ici août 2025, pourrait remodeler le paysage numérique mondial.
Du côté d’Apple, une situation semblable se développe avec ChatGPT, l’IA d’OpenAI étant intégrée directement dans les appareils via Apple Intelligence. Apple a d’ores et déjà annoncé que d’autres IA externes pourraient être ajoutées à l’avenir, consciente de l’importance de cette flexibilité pour éviter des poursuites identiques à celles auxquelles fait face Google.