Free en pole position pour récupérer Red By SFR
Nadim Lefebvre
- Il y a 3 heures
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Le paysage télécom français s'apprête à vivre une transformation majeure. Avec la validation du plan de restructuration d'Altice France, les discussions pour un retour à trois opérateurs s'intensifient. Au cœur des négociations, Free affiche clairement ses ambitions en visant l'intégralité de RED by SFR.
Free mise tout sur la marque low-cost
L'opérateur de Xavier Niel a surpris en se positionnant fermement sur RED by SFR, cette marque low-cost qui compte parmi les actifs les plus convoités du groupe. Cette stratégie peut sembler étonnante car RED était initialement perçue comme moins rentable que les segments premium. Pourtant, Free y voit une opportunité de consolider sa position sur l'entrée de gamme tout en captant une partie de la clientèle haut de gamme de SFR. En rachetant les activités premium ainsi que RED, Free se positionne sur deux segments de marché totalement différents pour être présent à tous les niveaux.
Cette approche double permettrait à Free de diversifier son portefeuille client, un atout non négligeable à l'heure où la concurrence fait rage depuis des années dans le monde des télécoms. Les forfaits RED, avec leur positionnement très bon marché, séduisent d'ailleurs une clientèle jeune très connectée.

Un casse-tête à plusieurs dimensions
Les négociations butent sur plusieurs écueils majeurs. Bouygues Telecom, qui partage actuellement 15 000 antennes avec SFR, refuse catégoriquement de supporter seul les coûts d'exploitation estimés à plusieurs centaines de millions d'euros annuels. L'opérateur réclame une compensation de Free et Orange, peu enclins à participer financièrement pour un réseau dont ils ne bénéficieraient que peu.
Le sort des 300 boutiques physiques de SFR constitue un autre point de friction. Aucun des trois opérateurs ne souhaite reprendre ce réseau de distribution, pourtant crucial pour maintenir une présence territoriale. Cette réticence soulève des inquiétudes légitimes sur l'avenir des 8 000 salariés de SFR. Malheureusement c'est tout à fait logique : les 3 opérateurs ont déjà des boutiques bien implantées sur tout le territoire et, dans un monde où les souscriptions et le SAV se font de plus en plus sur internet, il n'a pas lieu de garder ces points de vente.
Patrick Drahi espère valoriser SFR autour de 21 milliards d'euros, loin des 30 milliards initialement évoqués. Les discussions reprendront sérieusement à la rentrée, une fois la restructuration achevée. Le défi sera de concilier les appétits des opérateurs, les exigences des autorités de concurrence et les préoccupations sociales dans ce qui s'annonce comme l'une des plus importantes recompositions du secteur télécom français.
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