SFR rejette la première offre de rachat d'Orange, Bouygues et Free Mobile
- 👨 Nadim Lefebvre
- Il y a 5 heures (Màj il y a 5 heures)
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Un refus stratégique pour Patrick Drahi
Le rejet annoncé ce mercredi dans un mail interne aux salariés ne surprend pas vraiment les experts des télécoms. Patrick Drahi, propriétaire d'Altice, mise probablement sur une stratégie d'enchères pour valoriser au maximum son opérateur. En refusant immédiatement cette première proposition, le groupe laisse la porte ouverte à des offres concurrentes ou à une renégociation à la hausse. D'ailleurs, Altice estime la valeur de ses actifs autour de 28 milliards d'euros, bien au-dessus des 21 milliards évoqués dans l'offre actuelle.
Des négociations loin d'être terminées
Cette fin de non-recevoir ne signifie pas que le dossier est clos. Le trio d'opérateurs pourrait revenir avec une proposition améliorée, ou d'autres acquéreurs pourraient se manifester. L'offre initiale prévoyait un partage des actifs entre Bouygues Telecom (43%), Free (30%) et Orange (27%), avec une répartition des clients et infrastructures réseau. Mais Altice France n'a jamais indiqué vouloir vendre et pourrait explorer d'autres options, notamment auprès d'investisseurs internationaux. Les syndicats, eux, restent vigilants face aux risques de suppressions d'emplois qu'entraînerait une telle opération. L'Autorité de la concurrence devra également examiner attentivement l'impact d'un tel rapprochement sur le marché français des télécoms.
Il y a fort à parier que de nombreuses offres vont suivre et que le feuilleton va durer un moment, sachant que Patrick Drahi a deux ans pour céder les actifs d'Altice-SFR. Le consortium des 3 opérateurs français ne semble pas décidés à lâcher l'affaire, d'autant que leur offre est sans doute la plus acceptable pour l'Autorité de la concurrence et l'Etat qui craignent de voir SFR tomber sous le girons d'acteurs étrangers, mettant à mal à souveraineté numérique de la France.