Doctolib condamné à 4,6 millions d’euros pour abus de position dominante
Alexandre Godard- Il y a 2 heures
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Doctolib, plateforme largement utilisée pour la prise de rendez-vous médicaux en France, vient d’être condamnée par l’Autorité de la concurrence à verser 4,6 millions d’euros pour pratiques anticoncurrentielles.
Doctolib condamné à 4,6 millions d’euros pour abus de position dominante
L’Autorité de la concurrence a condamné Doctolib à verser 4,665 millions d’euros pour abus de position dominante sur le marché des plateformes de prise de rendez-vous médicaux en ligne. Cette décision fait suite à une enquête menée sur plusieurs années, analysant la manière dont la société a structuré son offre et consolidé sa place de leader dans le secteur de la e-santé en France.
L’Autorité reproche notamment à Doctolib d’avoir imposé à certains professionnels de santé des clauses d’exclusivité qui limitaient leur recours à d’autres prestataires. Ces clauses, intégrées dans des contrats commerciaux, auraient contribué à verrouiller le marché et à restreindre la liberté de choix des praticiens. Concrètement, ces engagements rendaient difficile l’usage simultané d’une autre plateforme pour la prise de rendez-vous ou la téléconsultation.
Autre point majeur relevé par l’Autorité : le rachat de MonDocteur en 2018. Cette acquisition est qualifiée de stratégie prédatrice, puisqu’elle aurait permis à Doctolib d’éliminer l’un de ses principaux concurrents directs. À la suite de ce rachat, les tarifs appliqués par Doctolib auraient augmenté d’environ 18 %, renforçant davantage l’idée d’un déséquilibre de marché au détriment des soignants et des patients.
Cette condamnation ouvre désormais la voie à des actions en réparation. Médecins, utilisateurs et acteurs concurrents estimant avoir subi un préjudice peuvent saisir le tribunal de commerce pour demander des dommages et intérêts. L’Autorité rappelle que cette décision constitue un précédent important dans le domaine de la santé numérique, où la régulation reste encore en construction.
Doctolib conteste la décision et affirme ne pas occuper une position dominante, indiquant que sa solution n’équiperait qu’une partie des professionnels de santé en France. L’affaire pourrait donc se poursuivre en appel, mais elle marque déjà un tournant majeur pour l’écosystème de la e-santé.


















