Kick visée par une plainte pour contenus violents et pornographiques
Nadim Lefebvre- Il y a 1 heure
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La plateforme Kick, déjà dans la tourmente depuis la mort tragique du streameur Jean Pormanove en août dernier, fait face à de nouvelles accusations. L'association Respect Zone vient de déposer plainte contre cette plateforme australienne pour diffusion de contenus violents et pornographiques, accessibles même aux plus jeunes. Une affaire qui rappelle l'urgence de mieux encadrer ces espaces numériques où la modération semble parfois absente.
Des violences diffusées sans filtre
La plainte déposée début octobre pointe du doigt plusieurs diffusions particulièrement choquantes. Au-delà du drame Pormanove, l'association dénonce des streams montrant des agressions physiques en direct contre plusieurs créateurs, dont Coudoux, une personne en situation de handicap placée sous curatelle. Ces séquences, malgré de nombreux signalements auprès de la plateforme et de la cellule Pharos, auraient continué à circuler librement.
Philippe Coen, fondateur de Respect Zone, explique cette démarche par la nécessité de compléter l'enquête préliminaire ouverte en août. Les accusations de complicité dans la diffusion d'images violentes et de contenus pornographiques accessibles aux mineurs n'avaient pas été intégrées au dossier initial. Pour l'association, Kick se distingue par une politique de modération défaillante, laissant prospérer des contenus illicites qui exposent le public, notamment les plus jeunes, à des scènes inadaptées.
Un contrôle d'âge inexistant
L'autre volet de la plainte concerne la présence de contenus à caractère sexuel explicite, souvent visibles sans vérification sérieuse de l'âge des utilisateurs. Maître Laure Boutron-Marmion, avocate de Respect Zone et fondatrice du collectif Algos Victima, insiste sur cette dimension. Elle pointe la responsabilité des plateformes qui développent des algorithmes nuisibles pour la santé mentale des mineurs, tout en fermant les yeux sur l'accessibilité de contenus inappropriés.
L'association participe désormais à un groupe de travail sur le sujet à l'Élysée et pousse pour une responsabilisation accrue non seulement des plateformes, mais aussi des intermédiaires financiers qui facilitent leur fonctionnement. Car malgré leur caractère répréhensible, ces acteurs échappent largement aux sanctions, faute d'un cadre européen suffisamment contraignant.
Un problème qui dépasse Kick
Si cette affaire vise spécifiquement la plateforme australienne lancée fin 2022 pour concurrencer Twitch, elle soulève des questions plus larges sur la régulation des contenus en ligne. Apple, comme d'autres géants tech, est régulièrement confronté à ces enjeux à travers son App Store, où il doit jongler entre liberté d'expression et protection des utilisateurs, particulièrement des mineurs.
Le dossier Kick s'inscrit dans un contexte où plusieurs pays, dont l'Australie elle-même, renforcent leurs législations pour interdire l'accès aux réseaux sociaux aux plus jeunes. Reste à savoir si cette plainte permettra d'avancer concrètement sur la responsabilisation des plateformes et si le droit français, appuyé par les nouvelles réglementations européennes, saura imposer des garde-fous efficaces.
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