Un traité obligerait Facebook à fournir les messages chiffrés à la police
- 👨 Julien Russo
- Il y a 5 ans (Màj il y a 5 ans)
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La confidentialité des messages Facebook Messenger et WhatsApp en danger
C'est le résultat d'un traité entre les Etats-Unis et le Royaume-Uni, les deux gouvernements se seraient mis d'accord pour obliger Facebook à partager les messages chiffrés des utilisateurs Américains et Anglais. L'accord n'est pas encore signé, mais il devrait l'être dans quelques semaines maximum. Cela obligerait Facebook à fournir aux deux états, l'ensemble des messages échangés par leurs utilisateurs, sur les messageries Facebook Messenger et WhatsApp. Il s'agit des deux messageries les plus populaires sur iOS et Android.
Les deux États concernés l'affirment, si ils ont eu l'idée de ce traité, ce n'est pas pour espionner les utilisateurs, mais pour aider les enquêtes à avancer et lutter plus efficacement contre le terrorisme et la pédophilie.
Si il ne s'agit pas d'un cas grave qui peut mettre des personnes en danger ou si ce n'est pas des messages qui peuvent faire avancer les enquêtes policières en cours, les messages seront ignorés.
Si ce traité est signé, on ne sait pas pour l'instant si des équipes dédiées par les États-Unis et le Royaume-Uni travailleront en permanence à traquer les messages sur les applications de messageries chiffrées de Facebook ou si ça sera des "demandes express" effectuées par les autorités qui viseront certaines personnes douteuses.
Le traité est bien strict
Dans ce traité, Facebook aura l'ordre de fournir les messages que des Américains et des Anglais. Les deux États auront l'interdiction de voir les messages des autres États. Par exemple, si un Américain parle avec un Français et que les États-Unis demandent les messages qui sont échangés entre ces deux personnes, Facebook montrera que 50% de la discussion, les messages envoyés par la personne française, ne seront pas visibles.
Au Royaume-Uni, les messages cryptés font polémique, bien plus qu'en France !
Par exemple, pour la secrétaire d'État à l'Intérieur Priti Patel, il ne fait aucun doute que des personnes qui échangent sur des plateformes chiffrées et qui en ont conscience, aide les terroristes et autres criminels à communiquer entre eux. Elle affirme également que certaines enquêtes de police sont ralenties, ce qui pourrait être évité si la police avait accès aux messages de Facebook Messenger et de WhatsApp.
Une affaire qui fait toujours parler d'elle
Au Royaume-Uni, la polémique des messages chiffrés a en partie été déclenchée par l'affaire Lucy McHugh. Il s'agissait d'une jeune adolescente de 13 ans qui a été assassiné par plusieurs coups de couteau. L'enquête de police aurait pu avancer à une vitesse hallucinante si les autorités avaient eu accès à ses messages Facebook Messenger. La victime avait échangé à plusieurs reprises avec son agresseur.
Facebook a fait de la résistance et n'a pas accepté de communiquer sur les messages chiffrés de la jeune adolescente. Au final, au bout d'un an le réseau social a craqué et a confirmé que Lucy McHugh discutait bien avec Stephen Nicholson Carer, son agresseur.
Une triste histoire qui a mis un coup de projecteur sur le problème des messages chiffrés.
Pour l'instant, le traité n'a pas encore été signé.
Certains diront que cela est mieux pour la sécurité des citoyens et d'autres diront que c'est une violation de la vie privée. Beaucoup des Américains et des Anglais ont actuellement une opinion différente par rapport à ce traité !
Le débat semble long et ne fait que commencer !
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