Pourquoi le 1er iPhone n'avait pas de copié-collé ? Un ancien ingénieur révèle tout
- Julien Russo
- Il y a 2 ans (Màj il y a 2 ans)
- 💬 3 coms
- 🔈 Écouter
Dans peu de temps, l'iPhone fêtera ses 15 ans d'existence, pendant toutes ces années le smartphone le plus populaire a fait l'objet d'une multitude d'innovations matérielles, mais aussi logicielles. À l'occasion de cet anniversaire très spécial, un ancien ingénieur a pris le temps de donner plusieurs anecdotes. Saviez-vous que la toute première génération d'iPhone ne possédait pas l'une des fonctionnalités les plus basiques : le copier-coller ?
Une révélation inédite
Travailler chez Apple en tant qu'ingénieur, c'est acquérir des souvenirs qu'on ne pourra jamais oublier, l'ancien ingénieur logiciel et concepteur Ken Kocienda ne viendra pas vous dire le contraire. Arrivé chez Apple en 2001, Kocienda rejoint au bout de quelques années d'ancienneté le projet de création d'un navigateur internet pour smartphone, autrement dit l'adaptation de Safari pour un petit écran avec une capacité tactile.
Apple va immédiatement le placer comme étant l'un des ingénieurs stratégiques du projet, ce qui signifie que Kocienda va participer à toutes les innovations liées à Safari sur la première génération de l'iPhone. Le développement qui va se dérouler d'une manière progressive va toutefois ne pas être assez rapide... Face à un Steve Jobs pressé d'impressionner le monde avec la présentation et la commercialisation du tout premier iPhone, quelques détails (pourtant logiques) vont être absents sur l'iPhone de première génération.
Selon les propos de l'ancien ingénieur, si Apple n'a pas proposé le copié-collé dès le lancement du premier iPhone, c'est que celui-ci n'était pas encore prêt.
L'équipe de développement de Safari avait certaines priorités plus importantes que le copié-collé, on pense notamment à
- La création du clavier virtuel pour que les gens puissent écrire une URL ou tout autre texte (priorité majeure)
- Un système de correction automatique qui permettrait aux utilisateurs de rattraper un mot qu'ils auraient mal écrit à cause du petit écran de l'iPhone (priorité secondaire)
C'est à partir de la seconde génération de l'iPhone où l'équipe a obtenu le temps nécessaire pour concevoir la fonctionnalité du copier-coller. D'après la déclaration de Ken Kocienda, l'idée de la "loupe de texte grossissant" vient de sa propre imagination, il avait expliqué à sa direction que cela serait bénéfique pour que le client comprenne où il pointait le curseur de texte afin de bien réaliser le copié de la partie du texte qu'il voulait.
Quelques détails ont dû aussi être ajoutés comme la création d'un "journal historique tactile" pour que l'iPhone détecte la position du doigt de l'utilisateur après plusieurs millisecondes. L'objectif derrière cette idée était de laisser le curseur là où le propriétaire de l’iPhone le souhaitait.
Le copié-collé introduit sur l'iPhone 3GS
Malgré son retard, Apple a tout de même souhaité créer des campagnes marketing autour de la fonctionnalité copier-coller. Celle-ci est apparue dans l'iPhone OS 3.0 (oui, ça ne s'appelait pas encore iOS) et c'était aux yeux des consommateurs une petite révolution de pouvoir faire un copié-collé comme on le fait depuis toujours sur un ordinateur.
Quelques détails sur le multitâche
Kocienda s'est aussi confié sur d'autres détails autour du développement du premier iPhone.
Il explique qu'Apple avait du mal à supporter que son smartphone ne propose pas un vrai multitâche, malheureusement, cela était compliqué à cause de la limitation matérielle. En effet, l'iPhone ne possédait pas assez de RAM et était dépourvu de mémoire virtuelle.
Pour contourner ce problème, une équipe d'ingénieurs a eu l'idée de créer un système provoquant l'exécution d'une seule application à la fois, ce qui éviterait de saturer la RAM et d'apporter des lenteurs lors de l'utilisation.
Autre détail intéressant, les ingénieurs ont mis en place une zone virtuelle plus grande que les boutons affichés sur l'écran. Par exemple, si un utilisateur touchait le bouton retour légèrement en bas, l'iPhone arrivait à comprendre qu'un retour en arrière était demandé, même si la personne n'avait pas bien appuyé sur le bouton qui s'affichait sur l'écran.
The original iPhone had no virtual memory. Some folks came up with a system named “jetsam”. Since we only showed one app at a time, we terminated background programs when memory got low. Those programs would relaunch rather than resume when brought back to the front. https://t.co/csFKiSgSGF
— Ken Kocienda (@kocienda) June 19, 2022