Face à iOS et Android, un OS français pour les gouverner tous ?

Dans le cadre du projet de loi du gouvernement pour une République numérique, l'Assemblée nationale a voté un amendement demandant un OS souverain alternatif à ceux proposés principalement par Google et Apple, à savoir Android et iOS.

Ce projet d'un système d'exploitation français censé assurer la sécurité fait déjà débat et certains le qualifient même d'irréaliste.

L'idée du projet

"Ce rapport précise les conditions de mise en place, sous l'égide de ce Commissariat, d’un système d’exploitation souverain et de protocoles de chiffrement des données, ainsi que les moyens et l'organisation nécessaires au fonctionnement de cet établissement public."

C'est ainsi que l'amendement n°CL129 a été proposé par la députée socialiste Delphine Batho avant qu'il soit adopté. L'objectif d'un OS souverain Made in France serait de protéger la confidentialité de ses utilisateurs, lutter contre l'espionnage et surtout contre le terrorisme dans une situation où le cyberespace "remet en cause la sécurité et la défense du pays". Cette idée a déjà été soutenue dans le passé par Pierre Bellanger, le directeur général de Skyrock ou encore Arnaud Montebourg qui était alors Ministre du redressement productif. Un projet similaire avait été déposé par Nathalie Kosciusko-Morizet avant d'être refoulé.

Un projet qui fait débat

Le député, Les Républicains, Lionel Tardy y est formellement opposé et invite à sa suppression rappelant l'échec du cloud souverain qui avait fait perdre 75 millions d'euros. Le fondateur du site Gandi, Laurent Chemla, n'a pas manqué de s'exprimer : "C'est totalement surréaliste. Même au niveau européen où cela pourrait avoir un peu de sens, on n'aurait pas les moyens de le faire." Il faut dire, en effet, que le développement d'un OS est effectivement très onéreux. Par exemple, la fondation Linux, indique que son OS comprend environ 16 millions de lignes de code, soit un coût de développement estimé à 1,2 milliard de dollars seulement pour le Kernel. Cela sans compter les milliers de développeurs nécessaire à la conception d'un tel système.

Il faudrait aussi que les développeurs adaptent leurs applications à ce nouveau système d'exploitation mais combien même l'intégralité de la population française s'équipait, à terme, de cet OS français, cela représente sur une échelle mondiale, un très petit marché surtout comparé aux géants que sont Google ou Apple.
 

Une idée encore à l'étude

Le gouvenerment ne s'est pas encore engagé définitivement dans ce projet qui est encore à l'étude et un commissariat pour l'étude de la faisabilité de ce projet a été créé, Delphine Batho invite donc les contestataires à attendre les conclusions : "Allons au bout de la discussion, voyons si c'est possible ou pas. C'est l'idée de ce commissariat".

Affaire à suivre...