Apple accusé de détruire la plupart des iPhone repris au lieu de les recycler
- Alban Martin
- Il y a 7 mois
- 💬 7 coms
- 🔈 Écouter
Selon un rapport très intéressant et détaillé de Bloomberg, près de 100 000 iPhones qu'Apple a payés à un entrepreneur pour qu'il les mette au rebut ont été volés et expédiés en Chine.
Apple a initialement attaqué la société GEEP pour vol d'iPhone, avant de changer d'avis devant la polémique qui se profile.
Apple a réfléchi entre temps
La société basée à Cupertino a poursuivi l'entreprise concernée, mais semble avoir abandonné les poursuites. La raison ? Elle voudrait éviter d'admettre publiquement qu'elle ordonne la destruction d'appareils parfaitement utilisables, ce qui contraste fortement avec son position environnementale.
Vous le savez probablement, Apple reprend les anciens appareils de ses clients pour les échanger et les recycler via son programme "Trade In". Nombre de ces appareils sont en parfait état de marche et pourraient facilement être nettoyés et revendus sur le marché de l'occasion. Au lieu de cela, selon Bloomberg, Apple a payé un contractant canadien connu sous le nom de GEEP pour détruire plus d'un quart de million d'appareils par an.
Au cours des deux premières années de ce contrat, Apple a envoyé à GEEP plus de 530 000 iPhone, 25 000 iPad et 19 000 Apple Watch.
Toutefois, un audit d'Apple a révélé en 2020 qu'au moins 99 975 iPhones en état de marche que GEEP prétendait avoir mis au rebut ont été détournés vers la Chine et vendus sur le marché de l'occasion dans ce pays.
La même année, Apple a intenté un procès à GEEP pour rupture de contrat. Depuis, l'affaire n'a pas évolué et sera automatiquement abandonnée en janvier de l'année prochaine, à moins qu'Apple en décide autrement. Il en va de même pour un procès connexe intenté par GEEP à l'encontre de trois de ses anciens employés, accusés d'être à l'origine des vols (ce procès expire en août de cette année).
Le problème c'est que ce procès mettrait en lumière une pratique douteuse d'Apple. Elle détruirait des centaines de milliers d'appareils utilisables pour faire croître la demande pour des appareils neufs. On comprend mieux les résultats toujours plus fous de la société, avec le dernier iPhone 15 qui se vend comme des petits pains.
Lorsque les poursuites ont été révélées, d'abord rapportées fin 2020 par The Logic, un média canadien, les observateurs de l'industrie ont été stupéfaits. Il ne s'agissait pas seulement de l'ampleur choquante du prétendu vol ; l'incident laissait entendre qu'Apple forçait un partenaire de recyclage à détruire des dizaines de milliers d'iPhones qui étaient apparemment en parfait état pour être remis à neuf. Le moment était mal choisi : La même année, Apple s'était publiquement engagée à atteindre la neutralité carbone à 100 % sur l'ensemble du cycle de vie de ses produits d'ici à 2030 et avait précisé dans un rapport environnemental que "la réutilisation est notre premier choix". Selon les critiques, le déchiquetage contredit le marketing écologique d'Apple et constitue probablement un moyen d'empêcher le matériel usagé moins cher d'interférer avec les ventes de nouveaux produits.
Apple a refusé de commenter cette affaire, mais a déclaré que les choses avaient changé depuis.
Un porte-parole d'Apple affirme que le recyclage des produits électroniques a progressé à pas de géant depuis le dépôt de la plainte du GEEP et que l'entreprise crée des produits durables qui ont souvent plusieurs propriétaires. "Le programme de recyclage d'Apple, à la pointe de l'industrie, offre aux clients des moyens simples de rapporter leurs appareils pour qu'ils soient analysés en vue de leur remise à neuf et de leur réutilisation", explique le porte-parole.
L'un de ces changements a été le lancement d'un robot de recyclage de l'iPhone amélioré, Daisy, qui a remplacé la première version, Liam. Mais notre confrère suggère qu'il s'agit d'un "coup marketing".
À l'époque où Apple mettait Daisy en ligne aux Pays-Bas, une personne employée par Re-Teck, un autre partenaire de recyclage d'Apple situé dans la rue, se souvient avoir été témoin de l'écrasement de tonnes d'AirPods, de Macs et de montres, dont la plupart semblaient en bon état. (Re-Teck a refusé de commenter). Dans certains cas, dit l'employé, les travailleurs écrasaient les appareils avec des marteaux.
Selon nous, détruire des appareils en état de marche ne devrait pas être permis, ces dispositifs pouvant être utilisés ou servir de pièces de rechange.
Qu'en pensez-vous ?