L’Europe pousse Apple à affaiblir la protection contre le pistage publicitaire
Alexandre Godard- Il y a 3 heures
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On va finir par se demander à quoi joue l'Europe ? Une nouvelle fois, Apple pourrait être contrainte de retirer une fonctionnalité majeure de son écosystème en raison de la réglementation européenne. Cette fois, c’est la fenêtre pop-up permettant aux utilisateurs de refuser le suivi publicitaire qui serait menacée de disparition.
Ça commence à faire beaucoup…
Apple a récemment averti qu’elle pourrait être contrainte de désactiver la fonction App Tracking Transparency (ATT) dans l’Union européenne, en raison de pressions réglementaires et de lobbying dans certains pays comme l’Allemagne et l’Italie.
La fonction ATT, introduite dans iOS 14, permet aux utilisateurs d’iPhone et d’iPad de choisir si les applications peuvent les suivre à travers d’autres apps ou sites web à des fins publicitaires. La petite fenêtre pop-up lorsqu'on lance une application pour la première fois. Sans leur consentement explicite, les applications ne peuvent pas accéder à l’identifiant publicitaire (IDFA) du dispositif.
Apple affirme que de fortes pressions dans plusieurs pays européens pourraient l’obliger à retirer cette fonctionnalité « au détriment des consommateurs européens ». L’entreprise fait face à des enquêtes dans plusieurs États membres : en Allemagne, le Bureau fédéral du cartel (Bundeskartellamt) estime que la mise en œuvre de ATT pourrait constituer un abus de position dominante. En France, Apple a déjà été sanctionnée par l’Autorité de la concurrence avec une amende de 150 millions d’euros pour avoir rendu le refus du suivi trop complexe et défavorisé les développeurs tiers.
La société déclare qu’elle a présenté des solutions aux autorités européennes, mais qu’elles comporteraient des compromis susceptibles de vider ATT de sa substance. Elle se dit prête à continuer à plaider pour le maintien de cet outil de confidentialité pour ses utilisateurs européens. Si ATT devait être supprimée en Europe, les utilisateurs perdraient un contrôle important sur le suivi publicitaire, tandis que les annonceurs et éditeurs — notamment les plus modestes — pourraient retrouver plus facilement l’accès aux données de profilage cross-apps, ce qui pourrait redessiner l’équilibre entre vie privée et monétisation dans l’écosystème mobile.


















