L’UE veut enfin en finir avec les pop-ups de cookies
- 👨 Alexandre Godard
- Il y a 4 heures
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L’UE veut enfin en finir avec les pop-ups de cookies : vers un consentement directement dans le navigateur
La Commission européenne vient de lancer un projet ambitieux dans le cadre de son « omnibus numérique » : simplifier les règles numériques, notamment en matière de gestion des données, d’intelligence artificielle et de cybersécurité.
Parmi les changements les plus concrets — et les plus populaires auprès des internautes — figure une proposition pour supprimer progressivement les bannières de cookies qui envahissent la navigation web depuis des années.
Pourquoi les bannières de cookies posent problème
Depuis l’adoption de la directive e-Privacy en 2009, de nombreux sites européens sont tenus de demander le consentement des utilisateurs avant de déposer des cookies non essentiels. Mais dans les faits, ces fenêtres contextuelles sont devenues un irritant : elles apparaissent sans cesse, compliquent l’expérience de navigation, et poussent beaucoup d’internautes à cliquer machinalement sans vraiment lire.
Les critiques dénoncent une « fatigue du consentement » : trop de demandes, trop de complexité, trop peu de sens réel dans les choix proposés.
Le virage : consentement centralisé via le navigateur
Pour simplifier tout cela, la Commission propose de permettre aux internautes de définir leurs préférences de cookies directement dans leur navigateur (ou via leur système d’exploitation, voire leur portefeuille d’identité numérique européen).
Concrètement, cela signifie que l’utilisateur pourrait décider une fois pour toutes — ou pour une période donnée — s’il accepte ou refuse certaines catégories de cookies, et les sites web compatibles seraient tenus de respecter ces choix. Selon les médias, cette décision serait conservée pendant au moins six mois. Autrement dit, fini les pop-ups répétitifs à chaque site !
Quelle portée pour cette réforme ?
- Simplicité pour les utilisateurs : moins de notifications, moins d’interruptions, et un choix plus clair et durable.
- Moins de charge réglementaire pour les sites : en respectant une préférence exprimée au niveau du navigateur, les sites pourraient éviter des bannières sur chaque page.
- Protection toujours assurée : malgré la simplification, les principes de transparence et de consentement restent au cœur de la réforme — la Commission ne renonce pas à la protection des données.
Quelques réticences et points à surveiller
Certains craignent que cette centralisation limite la flexibilité des internautes, car tous les sites ne seront peut-être pas immédiatement compatibles avec cette nouvelle approche. Le projet doit encore être examiné par le Parlement européen ainsi que par les États membres avant d’être validé, une procédure qui peut prendre du temps. Il sera également essentiel de s’assurer que les préférences exprimées via le navigateur soient réellement respectées par l’ensemble des opérateurs web, faute de quoi l’objectif – réduire le nombre de pop-ups – ne serait pas atteint.
Conclusion
Avec cette proposition, l’Union européenne pourrait bien transformer l’un des aspects les plus ennuyeux de la navigation en ligne en Europe : les bannières de cookies. En permettant aux utilisateurs de définir leur consentement au niveau du navigateur, l’UE vise à allier praticité et respect de la vie privée. Si ce projet se concrétise, il pourrait être une des réformes les plus visibles et appréciées du grand public dans le domaine numérique.
N’oublions pas qu’en Europe, les processus sont souvent plus complexes et plus lents que dans d’autres régions du monde. Il est donc possible que cette mesure ne voie le jour que dans plusieurs années, voire qu’elle soit finalement abandonnée et mise de côté en toute discrétion.