Les autorités américaines doivent maintenant payer Google pour récupérer des informations
- Julien Russo
- Il y a 5 ans
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Google se lance dans un "nouveau business", qui fait déjà polémique. Dans la discrétion la plus totale, la firme de Mountain View a dévoilé une grille tarifaire ayant pour but de faire payer les demandes d'informations qui souvent sont indispensables pour les enquêtes de police !
La politique a changé depuis le 13 janvier
Depuis des années et des années, les autorités américaines demandent fréquemment des informations personnelles sur certains utilisateurs ciblés par une enquête, pour par exemple trafic de drogue, arnaque, violence, meurtre... À chaque fois, Google se soumettait à ces demandes et communiquait gratuitement et le plus rapidement possible les informations qu'elle détenait, tout comme Apple et les autres entreprises américaines !
Aussi invraisemblable que cela soit, Google va désormais faire payer les informations qu'elle donnera aux autorités américaines. Pour faire les choses le plus clairement possible, la firme de Mountain View a dévoilé une grille tarifaire avec des prix démarrant à 45$ et montant jusqu'à 245$.
Tout cela est-il légal ?
Absolument ! Avec cette nouvelle pratique, Google n'enfreint aucune loi. Comme l'exprime le New York Times, une entreprise américaine détenant des informations personnelles sur sa clientèle peut facturer le partage de ces informations avec les autorités. Les lois fédérales autorisent ce genre de procédés.
Aux États-Unis, cette révélation qui fait le tour des médias a surpris beaucoup d'américains qui trouvent immoral ce type d'attitude pour une grande entreprise comme Google.
Le porte-parole de la firme de Mountain View a tenu à expliquer la position de Google vis-à-vis de cette nouveauté. Il a affirmé qu'il ne s'agit pas là d'une nouvelle entrée d'argent pour Google, mais plutôt un moyen de réduire les coûts de ces demandes qui arrivent par centaines toutes les semaines.
Une chose est sûre c'est que ce changement va permettre au géant californien de se faire beaucoup d'argent, puisque quand on regarde le rapport de transparence de l'année 2018 aux États-Unis (qui est affiché au complet sur le site transparencyreport.google.com), on peut apercevoir qu'il y a eu 43 683 demandes de divulgation d'informations sur les utilisateurs.
Quand on calcule avec la nouvelle facturation de Google, à l'année cela reviendrait à plus de 2 millions de dollars.
Google avance cela comme "un remboursement" sur sa grille tarifaire.
Vous pouvez constater que les prix sont assez élevés pour une communication d'informations comme une adresse, un numéro de téléphone...
Notons quand même que Google a annoncé faire des exceptions quand il s'agira d'une enquête très sensible qui implique un attentat terroriste, une urgence où la vie d'une personne est menacée...
Par cette nouvelle stratégie, Google veut aussi réduire les demandes qui ne sont pas vraiment "utiles". Certains commissariats américains sollicitent les entreprises américaines pour des informations qui ne sont pas indispensables pour une enquête ou qui peuvent être récupérées d'une autre façon.
Le média américain qui a révélé cette nouvelle a aussi affirmé que Google n'était pas la seule entreprise à adopter la facturation des demandes d'informations. D'autres entreprises le font également, comme l'opérateur américain Verizon. Du côté de Facebook, on n'a décidé de ne pas facturer les demandes d'informations venant des autorités du monde entier.
Silence radio du côté de Twitter et Microsoft lors de l'approche du New York Times.