Apple VS Epic Games : découvrez en avant-première les déclarations des témoins du procès
- Julien Russo
- Il y a 4 ans
- 💬 1 com
- 🔈 Écouter
Le procès le plus attendu de l'année va commencer le lundi 3 mai. Apple va devoir défendre la position de l'App Store face à Epic Games qui ne cesse de dénoncer les pratiques anticoncurrentielles d'Apple, la commission de 30% et les règles abusives qui règnent au sein de la boutique d'applications.
Voici les premiers témoignages du côté d'Apple
Vous l'attendez ? Il arrive !
Le procès qui va opposer Apple et Epic Games commence dans quelques jours après plusieurs mois d'attente.
Chacune des deux entreprises a eu le temps de se créer une défense et une attaque en béton avec une équipe de plusieurs avocats qui travaillent sur ce dossier depuis bientôt un an.
Aujourd'hui, Apple a déposé plusieurs témoignages écrits de ses propres témoins qui se sont tous portés volontaires pour défendre l'App Store et sa politique qui fait parfois polémique.
Pour convaincre la juge responsable de l'affaire, Apple s'est entouré de plusieurs professeurs ayant une expertise de : sécurité, de marketing, d'économie, de droit et de pratiques anticoncurrentielles.
Mettre en avant des personnes expertes dans le domaine du conflit avec Epic est un atout majeur pour la défense d'Apple. Surtout que tous les témoignages proviennent de personnes qui n'ont aucun lien avec Apple, qui n'ont aucun contrat de travail et qui n'ont jamais collaboré avec le géant californien.
Plusieurs témoignages ont été mis en ligne avant l'audience, on retrouve par exemple celui de Lorin hitt, professeur d'opérations, d'information et de décision à l'Université de Pennsylvanie, il s'est exprimé à travers une déclaration écrite :
Mes calculs de part de marché appuient la conclusion selon laquelle Apple n'a pas de pouvoir de marché ou de monopole sur un marché correctement défini. La part d'Apple sur le marché des transactions de jeux numériques se situe entre 23,3 % et 37,5 %. À la lumière de mon approche conservatrice, ces estimations de part de marché, en particulier dans le haut de gamme, sont susceptibles d'exagérer la véritable part de marché d'Apple et sont, en tout état de cause, incompatibles avec le fait qu'Apple ait un pouvoir de marché substantiel. L'entrée de nouvelles plates-formes de transaction de jeux est également incompatible avec le fait qu'Apple ait un pouvoir de marché.
Une autre déclaration, cette fois de Francine Lafontaine, professeur d'économie à l'Université du Michigan. Elle explique qu'Apple n'enferme pas Epic Games dans son propre paiement avec commission, en réalité il existe une autre solution :
Même le rare consommateur qui n'a accès qu'à un appareil iOS dispose d'une alternative de transaction de jeu facilement disponible à l'App Store - le navigateur Safari. Par exemple, n'importe quel joueur de Fortnite peut utiliser Safari (ou Chrome) pour acheter la monnaie en jeu de Fortnite, "V-Bucks", une transaction qui ne génère aucune commission pour Apple.
Dominique Hanssens, professeur de marketing à l'UCLA défend également Apple sur le fait que l'entreprise n'a pas du tout le monopole du jeu, il atteste que de nombreux utilisateurs d'iPhone et d'iPad utilisent régulièrement d'autres appareils comme les consoles pour encore un PC pour accéder à leurs jeux préférés (dont Fortnite).
Les résultats de mon premier sondage montrent que 92 % des répondants qui téléchargeaient des applications à partir de l'App Store avaient régulièrement utilisé au moins un autre type d'appareil (c'est-à-dire des appareils autres que les iPhones et les iPads) avec lesquels ils pouvaient accéder au contenu de jeu numérique, au cours des 12 derniers mois. De plus, 99 % des répondants au premier sondage avaient régulièrement utilisé ou auraient pu utiliser régulièrement au moins un autre type d'appareil (c'est-à-dire des appareils autres que les iPhones et les iPads) avec lesquels ils pouvaient accéder au contenu de jeu numérique, au cours des 12 derniers mois.
Le dernier témoignage publié concerne la sécurité. Aviel Rubin, le directeur technique de l'Institut de sécurité et d'information de l'Université Johns Hopkins affirme que le choix d'Apple en ce qui concerne la sécurité ne peut pas être meilleur.
Le géant californien a fait le choix (dès le début) de proposer un processus d'examen des applications avant leur entrée dans la boutique d'applications. Cette étape est très importante selon Rubin, puisqu'elle permet de filtrer les applications indésirables et celles qui pourraient être néfastes pour les utilisateurs.
Apple sait précisément que les "règles trop strictes" de l'App Store selon Epic Games se porteront aussi sur le processus de validation, Apple couvre ses arrières grâce à ce témoignage capital dans sa défense :
L'introduction de magasins d'applications tiers pour iOS réduirait la sécurité, la sûreté et la fiabilité d'iOS, comme en témoignent les cas de Google et les statistiques indiquant que les magasins d'applications tiers hébergent 99,9 % des logiciels malveillants mobiles découverts... Qu'ils soient en mesure ou aient l'intention d'atteindre les mêmes objectifs de sécurité, la réalité est qu'ils ne pourraient pas. En outre, rien ne garantit que tous les magasins d'applications tiers, ou même la plupart, s'engageraient à préserver la sécurité et la confidentialité des utilisateurs et ont l'intention d'atteindre ces objectifs de sécurité, en particulier si ces normes se font au détriment de l'efficacité et des revenus.
Tous ces témoignages ne sont qu'une miette de pain dans la défense, Apple compte bien apporter des arguments de choc qui démoliront l'attaque adverse. À voir qui s'en sortira le mieux, mais il y a des chances que les deux parties réservent des surprises à l'autre !
Le procès s'annonce plein de rebondissements.