En Ukraine, un air de crédit social avec l'application Diia

Si le conflit entre la Russie et l'Ukraine a mis ces deux pays au premier plan de la scène internationale, nous avons appris que le deuxième cité est un champion du numérique. Dans une logique de tout digitaliser et de tout centraliser, le gouvernement a lancé en 2020 une application nommée Diia qui regroupe carte d'identité, passeport, permis, carnet de vaccination, immatriculations, assurances, remboursements de santé, prestations sociales, et plus encore. Un modèle que l'on ne connaissait jusqu'ici qu'en Chine avec le fameux crédit social.

L'Ukraine est le champion de l'identité numérique avec l'app Diia

Cela était évoqué depuis longtemps, puis précipité par la crise COVID, les gouvernements veulent tendre vers une numérisation de la vie de tous les jours en regroupant la quasi-totalité des services sur téléphone. Alors que l'Union européenne avait annoncé un test de digitalisation du carnet de vaccination (cf PDF officiel), du porte-monnaie et des identités en 2018, l'Ukraine a été très prompte à réagir avec une application Diia déployée par le gouvernement il y a bientôt deux ans. Depuis, la plateforme n'a de cesse d'évoluer.

Les ukrainiens peuvent télécharger Diia et y stocker tout un tas d'informations officielles comme évoquées plus haut, dans le but derrière de pouvoir réaliser facilement la plupart des démarches administratives qui vont du paiement de ses impôts au renouvellement de papiers d'identité en passant par l'acquittement de ses amendes ou la récupération de ses prestations sociales. En tout, ce sont près de 50 services qui sont joignables depuis l'application et 9 documents officiels qui ont la même valeur que leurs homologues papiers. À terme, il sera bientôt impossible de faire une demande officielle. D'ailleurs, avec la COVID-19, le gouvernement a même annoncé conditionner le paiement des prestations à la présence d'un certificat de vaccination. De plus, un programme sobrement nommé « argent contre vaccins » et lancé par Volodimir Zelensky l'an dernier, entendait « encourager les gens à se faire vacciner contre le Covid-19 et à soutenir les secteurs de l’économie qui ont le plus souffert des restrictions de la quarantaine ». À partir de 14 ans, chaque personne ayant un schéma de vaccination complet dans l'application recevait 1000 hryvnia (30 euros environ). Quand le réel rattrape Orwell...

L'Ukraine se posait donc comme le champion de la digitalisation avant que la guerre n'éclate fin février. Début 2021, elle revendiquait déjà plus de 4,5 millions d'utilisateurs actifs. Mais en s'intéressant de plus près à ce qui se fait actuellement, il s'avère que la Pologne dispose d'une application mobile similaire à celle de l'Ukraine, qui a été lancée à la fin de l'année 2019. Cette appli polonaise affiche sept documents numériques et permet aux utilisateurs de s'identifier avec une carte d'identité numérique dans des endroits où un passeport papier n'est pas légalement requis.

Au Royaume-Uni et aux Émirats arabes unis, les citoyens peuvent utiliser des passeports électroniques dans les aéroports pour l'enregistrement et le contrôle de sécurité. Cela arrive bientôt aux USA grâce à Apple Wallet. En Chine, les citoyens ont accès à des cartes d'identité virtuelles intégrées à une application mobile. Les utilisateurs peuvent s'en servir pour s'identifier lorsqu'ils s'inscrivent dans un hôtel ou pour bénéficier de certains services gouvernementaux, avec carrément un système de points qui permet d'avoir des droits supplémentaires en cas de "bonne conduite". En Estonie, 70 % de la population utilise des cartes d'identité numériques, tandis que 99 % des services publics sont disponibles en ligne.

Que pensez-vous de cette transition vers le tout numérique ? Pratique ou inquiétante ?

Télécharger l'app gratuite Дія



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Les réactions

3 N103 - iPad

16/03/2022 à 20h44 :

@bod - iPhone premium
Elles ont été transportées ailleurs en Europe déjà.

2 bod - iPhone premium

16/03/2022 à 16h13 :

Le souci, c'est que si les bombardements touchent les datacenters qui stockent et sauvegardent les données, c'est 4,5 millions d'ukrainiens qui n'ont plus d'existence officielle. A voir où ils entreposent leurs données souveraines...

1 Steven Teurtrie - iPad

16/03/2022 à 15h59 :

De l’innovation pour toujours plus de contrôle.