Uber Files : le rapport d’enquête parlementaire confirme un favoritisme d’Emmanuel Macron
- 👨 William Teixeira
- Il y a 1 an (Màj il y a 1 an)
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Emmanuel Macron démasqué par la commission d’enquête parlementaire
La commission d'enquête parlementaire s’apprête à publier un rapport sur les "Uber Files". Co-dirigée par des membres de partis politiques opposés, la commission a connu des tensions et des désaccords tout au long de son processus. Malgré ces difficultés, 67 auditions ont été effectuées et 120 personnes ont été entendues.
Le rapport révèle que lorsqu'Emmanuel Macron était ministre de l'Économie, il a joué un rôle déterminant dans le développement d'Uber en France. Le rapport souligne que malgré des actes illégaux présumés, Uber a bénéficié d'un soutien de « haut niveau » de l'État français. Un accord aurait été conclu entre Macron et Uber pour réduire le nombre d'heures de formation requises pour devenir chauffeur Uber. Ce soutien à Uber a créé une situation préjudiciable pour les chauffeurs qui pour la plupart sont passés d’emplois précaires à un nouveau style d’emploi précaires où tout a été fait pour ne jamais les considérer comme des « salariés » afin qu’ils n’aient pas le droit à tous les avantages liés.
Il est également mentionné que Macron a continué à soutenir Uber après 2017, contribuant à l'adoption de lois qui ont accordé de nouveaux droits aux chauffeurs Uber. La cour des prud'hommes de Lyon a requalifié 139 chauffeurs Uber en salariés en janvier 2023, mais cette décision n'a pas de caractère jurisprudentiel.
Le rapport suggère que l'influence d'Uber en France reste importante. Il note de nombreux échanges entre Uber et les services présidentiels ou le ministère des Transports. Un autre fait étrange est mentionné dans le rapport, cela concerne Bruno Mettling, ancien DRH d'Orange qui a travaillé pour Uber via un cabinet de conseil, il a été nommé à la tête d'un groupe de travail sur l'évolution du cadre réglementaire des plateformes en France, puis s’est rapidement retrouvé président de l'Autorité des Relations sociales des Plateformes d'Emploi.
Le rapport conclut en expliquant :
Uber a trouvé des alliés au plus haut niveau de l’État… L’intensité des contacts entre Uber, Emmanuel Macron et son cabinet témoigne d’une relation opaque, mais privilégiée, et révèle toute l’incapacité de notre système pour mesurer et prévenir l’influence des intérêts privés sur la décision publique.
Emmanuel Macron peut-il être condamné ?
La réponse est non. Emmanuel Macron est protégé par l’article 67 de la Constitution française, le président de la République bénéficie d’une immunité pendant son mandat : il ne peut être requis, ni cité ou accusé, ni être l’objet d’une enquête judiciaire ou administrative pour des actes accomplis dans l’exercice de ses fonctions. Il ne peut donc pas être poursuivi sur la base des résultats d’une enquête parlementaire.
La seule chose qui peut impacter Emmanuel Macron, c’est que ce rapport négatif à son encontre va nuire à sa réputation et à sa popularité. Par chance pour lui, le rapport ne pourra pas nuire à une future élection, car le troisième mandat présidentiel n’est pas possible en France.
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