Les USA invitent les géants de la tech à désobéir aux lois européennes
Alexandre Godard
- Hier à 20:00
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Les États-Unis et l’Union européenne sont engagés dans un nouveau bras de fer autour de la régulation du numérique. Washington a adressé un avertissement direct aux plus grandes entreprises technologiques américaines, leur demandant de ne pas se plier au Digital Services Act (DSA), la loi européenne destinée à encadrer les contenus et à renforcer la sécurité en ligne.
Washington exhorte les géants de la tech à ignorer le Digital Services Act
Les tensions montent entre les États-Unis et l’Union européenne autour de la régulation du numérique. Washington a récemment envoyé une mise en garde à plusieurs géants de la tech américains, dont Apple, Google, Meta et Amazon, les incitant à ne pas appliquer le Digital Services Act (DSA) européen si cela entrait en conflit avec la législation américaine. Ce texte, mis en place par Bruxelles, vise à mieux encadrer les contenus en ligne, renforcer la protection des utilisateurs et limiter la diffusion de fausses informations.
Dans une lettre officielle, la Federal Trade Commission (FTC) a rappelé que les entreprises américaines devaient avant tout respecter le Premier Amendement de la Constitution des États-Unis, qui protège la liberté d’expression. Selon Washington, certaines obligations imposées par l’Europe reviendraient à censurer des contenus qui seraient légaux aux États-Unis. La FTC a demandé aux entreprises concernées de lui fournir, d’ici la fin du mois, un rapport détaillant comment elles comptent gérer ces règles contradictoires.

Cette position américaine s’accompagne de menaces plus directes. L’administration Trump a évoqué la possibilité d’imposer des sanctions économiques et même des restrictions de visas à l’encontre de responsables européens qui feraient appliquer le DSA. Donald Trump a également brandi la menace de nouveaux droits de douane sur les pays mettant en place des réglementations numériques jugées défavorables aux entreprises américaines.
Du côté européen, Bruxelles défend le DSA comme un outil essentiel pour protéger les citoyens et réguler les grandes plateformes. Pour l’Union européenne, cette législation est un pilier de sa souveraineté numérique, au même titre que le RGPD pour la protection des données personnelles. Les responsables européens dénoncent donc la pression américaine comme une ingérence dans leurs politiques internes.
Ce bras de fer illustre la profonde divergence entre deux visions d’Internet. Les États-Unis privilégient une approche plus permissive, axée sur la liberté d’expression et l’innovation, tandis que l’Europe mise sur la régulation et la responsabilisation des plateformes. Une confrontation qui pourrait avoir des répercussions majeures sur l’avenir du numérique mondial et sur les relations commerciales transatlantiques.
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