18 ans plus tard, Apple reste encore ultra dépendante de l'iPhone
Nadim Lefebvre- Il y a 3 heures
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L'iPhone continue de dominer la stratégie commerciale d'Apple avec une position centrale qui soulève des interrogations sur la capacité de la marque à diversifier ses sources de revenus. Malgré une gamme de produits et services étendue, l'entreprise de Tim Cook reste profondément ancrée dans son smartphone phare, créant une dépendance économique qui inquiète certains observateurs du marché, dont votre serviteur.
Un produit qui concentre plus de la moitié des revenus
L'iPhone représente toujours plus de 50% du chiffre d'affaires d'Apple, une proportion considérable pour une entreprise de cette envergure. Cette concentration des revenus se traduit directement sur les marchés financiers : le cours de l'action Apple a récemment atteint un record à 264 dollars suite à l'annonce de ventes exceptionnelles de la gamme iPhone 17. Cette réaction boursière illustre à quel point les investisseurs scrutent chaque trimestre les performances du smartphone, faisant du produit un baromètre de la santé globale de l'entreprise, sans aucune considération pour les autres produits.
Cette situation crée une forme de vulnérabilité pour Apple. Contrairement à d'autres géants technologiques qui ont réussi à multiplier leurs piliers de croissance, la marque à la pomme reste paradoxalement peu diversifiée. L'iPhone constitue l'alpha et l'oméga de sa stratégie économique, financière et technologique, ce qui pose la question de la pérennité de ce modèle dans un marché du smartphone qui arrive à maturité.
Si l'on regarde les chiffres, on constate aisément que l'iPhone constitue la majeure partie des revenus de l'entreprise. Dans le bilan financier du quatrième trimestre 2025, L'iPhone pèse près de 50% des revenus d'Apple, contre 30% pour les services. Quand on sait que ces-derniers sont étroitement liés et dépendants des premiers, cela a de quoi sérieusement inquéter.
Un écosystème entièrement construit autour du smartphone
La dépendance ne se limite pas aux seuls revenus directs de l'iPhone. L'ensemble de l'écosystème Apple gravite autour de ce produit central. Les services comme Apple Music, TV, Arcade ou iCloud sont théoriquement accessibles sur d'autres plateformes, mais peinent à attirer un public significatif en dehors de l'univers Apple. Seul Apple Music commence à s'imposer sur Android grâce à une application bien conçue, mais cela reste l'exception.
Du côté du matériel, la situation est encore plus marquée. L'Apple Watch et les AirTags par exemple ne peuvent tout simplement pas fonctionner sans iPhone, tandis que les AirPods voient leurs fonctionnalités considérablement réduites en dehors de l'écosystème iOS. Cette interdépendance crée certes un effet de verrouillage bénéfique pour fidéliser les clients, mais elle limite également le potentiel de croissance de ces produits qui ne peuvent toucher les utilisateurs d'autres plateformes.
La recherche du prochain produit phare
Apple se trouve dans une situation comparable à celle de Meta avec Facebook : la nécessité de trouver son "après iPhone" devient pressante. Une entreprise de cette taille doit constamment identifier de nouvelles sources de revenus pour assurer sa croissance future, sans pour autant renier son ADN. C'est un exercice d'équilibriste délicat que peu de sociétés parviennent à réussir.
Cette dépendance explique pourquoi Apple maintient fermement son calendrier de sorties annuelles pour l'iPhone. Espacer les lancements à un rythme biennal représenterait potentiellement une division par deux des revenus, un risque que l'entreprise ne peut se permettre de prendre. Une alternative pourrait consister en un cycle de 18 mois avec des sorties décalées selon les gammes : iPhone classique, "e", Air et les modèles Pro/Max ne sortiraient pas tous en même temps. Cette approche permettrait d'étaler les revenus tout en donnant plus de temps aux équipes pour innover sur chaque ligne de produits, comme avec les Mac et iPad
La question reste ouverte : Apple parviendra-t-elle à identifier le successeur de l'iPhone avant que le marché du smartphone ne se stabilise définitivement ? L'entreprise travaille sur plusieurs pistes, de la réalité augmentée avec le Vision Pro aux produits pliants comme l'iPhone Fold à venir, mais aucune n'a encore démontré le potentiel de disruption nécessaire pour devenir le prochain pilier de croissance. En attendant, l'iPhone continue de porter l'entreprise sur ses épaules, pour le meilleur et peut-être un jour pour le pire.


















